La région de Ménaka a bénéficié de deux cents (200) tonnes de riz dont la distribution a commencé le 12 février dernier dans la ville. C’est une donation du Président de la transition, Colonel Assimi Goita. Sur place, les populations saluent l’initiative des autorités du pays. Au même moment, dans d’autres localités la situation humanitaire reste difficile selon des habitants. Ils invitent le gouvernement et ses partenaires à plus d’efforts.
A Ménaka, c’est le cercle de Tidermène à travers les communes de Tidjererte, Alata et Inhinita qui était à l’honneur pour la distribution des deux cents (200) tonnes de riz. Au total, quatre mille (4 000) bénéficiaires sont ciblés par cette aide dans la région. Les populations sont reconnaissantes du geste des autorités et demandent la pérennisation de l’acte afin d’assurer la sécurité alimentaire
« Je suis très ravie du geste du gouvernement. Depuis 2012 Ménaka est confronté à des difficultés. En plus tout est dur ici », affirme un des bénéficiaires.
« Le don est venu à point nommé. Il intervient après un grand blocus. Cependant, pour une population de plus de quatre-vingt mille (80 000) personnes, il n’y a que quatre mille (4 000) qui vont en bénéficier. C’est loin d’être suffisant. Les gens sont affaiblis par cette situation de blocus. Mais, on garde l’espoir » se lamente un autre.
Le lancement de cette distribution a eu lieu en présence des autorités régionales de Ménaka et des maires des communes concernées. C’est dans ce cadre que le maire Forataye Ag ETAW de la Commune d’Alata a exprimé toute sa satisfaction. Il pense que c’est le fruit de leur combat en faveur des populations surtout des personnes déplacées internes depuis longtemps.
« Quand on parle de sécurité alimentaire, c’est l’Etat. Ce n’est ni les ONG ni les autres groupements » a affirmé le maire dans son allocution.
Au centre du pays, plus précisément à Youwarou la situation est tout autre. Sur place, les déplacés internes demandent plus d’assistance. « Depuis que nous sommes venus ici, le gouvernement nous avait assisté avec une vingtaine de tonnes et une autre personne avec cinq tonnes du riz. A part a, nous n’avons rien reçu encore », nous dit Alassane Dicko, responsable du site. Il précise que plus de quatre cents (400) ménages vivent sur le site et certains n’ont pas d’habitat. Son cri de cœur aujourd’hui est « plus de sécurité pour favoriser leur retour ».
Dans la ville de Koutiala, des habitants indiquent que l’accès aux denrées alimentaires est facile. Selon eux, il faut maintenant veiller au prix des denrées pour le bonheur de toute la population. « Malgré une bonne récolte, on remarque que le prix est élevé par rapport à l’année précédente. A titre d’exemple, le kilogramme du mil est à 225 FCFA et c’était moins que ça l’an dernier à la même période », se lamente une ménagère. Cet autre habitant de Koutiala garde l’espoir. Pour lui « l’Etat va veiller au respect des prix des denrées alimentaires sur le marché ».
La campagne agricole 2023-2024 annonce une bonne moisson dans certaines localités du pays. Dans la région de Ségou par exemple, on note un bon bilan de production du riz. On note une production de riz estimée à 838.257 tonnes. Cette récolte englobe l’office du Niger et l’office riz de Ségou. Selon le directeur régional de l’agriculture, Amadou Sogoba, la région a un un excédent céréalier qui se dégage. Dans ses explications, « le besoin alimentaire en riz dans la région de Ségou est estimé à 188.658 tonnes. Et cela compte tenu de la population de Ségou et des normes du Fond Mondial de l’Agriculture (FAO) ».
Monsieur Sogoba encourage les populations à éviter certains comportements pour faciliter la sécurité alimentaire dans la région voire sur le plan national. Il s’agit par exemple de connaitre le besoin alimentaire par population, qui est estimé à 214 kg par personne et par an. Ou encore de veiller à sauvegarder l’excédent céréalier pour ne pas se retrouver dans le rouge ? autrement dit en insécurité alimentaire.
A noter que sur le plan général, la campagne agricole s’annonce prometteuse et déficitaire par endroit dans le pays. Des observateurs préviennent que la situation humanitaire doit attirer l’attention des décideurs afin de prévenir tout risque d’insécurité alimentaire.
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