Après la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique, par les autorités de la transition au Mali, les réactions se multiplient. L’ONU, les États-Unis, la Commission nationale des droits de l’Homme CNDH se disent tous préoccupés et demandent aux autorités de revenir sur cette décision.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit « profondément préoccupé » par la suspension des activités des partis politiques au Mali. Il demande à la transition d’abroger le décret.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a également dénoncé cette décision et a appelé le Mali à organiser des élections. « La liberté d’expression et la liberté d’association sont essentielles à une société ouverte », a-t-il déclaré devant la presse.
Sur le plan national, la commission nationale des droits de l’homme CNDH désapprouve aussi cette décision contre les partis politiques. Dans un communiqué, elle se dit inquiète de la restriction de l’espace civique et politique au Mali. La commission encourage les autorités à persévérer dans la promotion du dialogue inclusif, constructif, gage d’une paix durable.
Menaces sur la liberté de la presse
C’est dans cet élan protestataire que Reporters Sans Frontières (RSF) s’est indigné de l’interdiction faite aux médias maliens de couvrir les activités des partis politiques et des associations à caractères politiques. Selon l’organisation, cette situation s’ajoute aux nombreuses actions entreprises pour étouffer l’information dans le pays.
Suite au communiqué de la Haute autorité de la communication (HAC) invitant les médias maliens à ne plus diffuser ou publier les activités à caractère politique, la Maison de la presse dit ne pas se reconnaître dans ce communiqué. Elle l’a fait savoir hier 11 avril lors d’une concertation des organisations faîtières.
Bandiougou Danté, Président de la Maison de la presse
Lire aussi : La suspension des partis et associations politiques divise les Maliens