Le mot d’ordre de grève de l’UNTM débutera ce soir à 0 heure et se prolongera jusqu’à vendredi. Le mouvement de 48 h a été décidé par le syndicat après l’échec des négociations avec le ministre du travail.
Une semaine de négociations pour finalement aboutir à un constat de désaccord. Le ministre du travail s’était montré pourtant optimiste il y a quelques jours à l’ouverture des pourparlers avec l’UNTM. Il affirmait alors qu’un accord allait être trouvé.
La rupture d’hier montre que les points de vue de chacun étaient très éloignés au début des négociations et le sont restés tout au long des discussions.
Sur les 17 points de la plate forme qui a servi de base à la négociation, 12 ont pourtant fait l’objet d’un consensus. Parmi les éléments d’accord figurent notamment la baisse des loyers et la maîtrise des prix des produits de première nécessité, le renforcement des moyens de l’Usine Malienne des produits pharmaceutiques. En revanche, pas de progrès sur les 5 revendications qui figuraient parmi les priorités de l’UNTM.
Rien sur le relèvement des points d’indice, rien sur la diminution des impôts sur les traitements et salaires, rien sur le relèvement du SMIG et rien sur le taux de relèvement du taux des allocations familiales.
L’UNTM maintient donc son mot d’ordre de grève cette semaine, jeudi et vendredi . C’est là conséquence de l’échec des négociations engagées avec le gouvernement. Mahmoud Ben KATRA secrétaire général adjoint de l’Union nationale des travailleurs du Mali. Modibo MARIKO l’a rencontré.
« Je parle aujourd’hui pour dire aux travailleurs du Mali que ceux sur lesquels j’avais espoir de la part du gouvernement, je ne l’ai pas eu. Et nous maintenons notre mot d’ordre de grève prévu pour les 21 et 22 août. Pour nous, tous les points qu’on a demandés au gouvernement reposent sur des points essentiellement qui rentrent dans la vie des travailleurs de notre pays. Tous les autres points que le gouvernement évoque pour dire qu’il y a accord, ce ne sont que de la littérature. Pour nous, c’est ce qui fait notre vie. Et nous sommes venus pour avoir quelques chose pour les travailleurs. Sur ça, nous ne l’avons pas eu, le combat continue. La grève est maintenue pour les 21, 22, nous demandons aux travailleurs d’être mobilisés, d’être vigilants ».
Le ministre du travail estime que «le gouvernement a consenti beaucoup d’efforts dans la satisfaction des revendications des travailleurs » Pour lui « la grève n’est pas justifiée ». Toutefois le ministre du travail et de la Fonction publique Bocar Moussa Diarra, affirme que le gouvernement reste ouvert au dialogue social avec les syndicats.
« Tout ce qui est financier a été totalement pris en charge par le gouvernement qui l’a inscrit dans le budget 2014 pour un montant de près de 17 milliards de francs CFA. Ces 17 milliards font que le Mali a violé ses engagements vis-à-vis de l’UEMOA, qui impose à tous les pays un ratio de 35% des recettes fiscales pour couvrir les salaires. Nous, avec la revue budgétaire, nous sommes déjà à 37%. Donc nous avons déjà dépassé la norme. C’est pour montrer l’effort que l’Etat a fait pour aller dans la satisfaction des travailleurs.
Sur 17 points de revendications, le gouvernement a accepté 12 points, et sur les 5 points de désaccord, le gouvernement a fait trois propositions. Donc nous pensons qu’objectivement, compte tenu de la situation qui prévaut dans le pays, les travailleurs devraient continuer avec ce qu’ils ont fait. C’est à dire à assumer toute leur responsabilité comme l’Etat l’a fait. Le gouvernement reste ouvert au dialogue ».