Au Mali, le nombre de couples qui se séparent s’accroît d’année en année, selon les rapports des services judiciaires. Une situation que regrettent de nombreux observateurs.
Dans un rapport annuel publié la semaine dernière, le Tribunal de grande instance de Koulikoro a enregistré 76 demandes de divorce. Parmi ces demandes, 42 ont été prononcées, 4 cas rejetés, un cas dépassant les compétences du tribunal de Koulikoro et un cas de désistement enregistrés.
Dans la ville de Koulikoro, de nombreuses personnes pointent du doigt la pauvreté comme l’une des principales causes du divorce. Cependant, pour Samba Coulibaly, ils sont en grande partie liés à l’éducation reçue par les jeunes couples.
« Je trouve que ce n’est ni plus ni moins que la faute aux parents, parce que l’homme ne peut pas tout faire dans la maison. Et les parents aussi, au lieu d’apaiser, chargent le mari« . C’est ce que pense M. Coulibaly. Selon lui, « il faut qu’on se donne la main pour bien éduquer nos enfants, qu’ils soient heureux dans leur foyer ». « Nous demandons aux autorités de suffisamment créer d’emploi pour les jeunes« , ajoute le traditionaliste.
Manque de patience
Kayes, la première région du Mali ne fait pas exception à ce constat. Dans la cité des rails, la multiplication des divorces demeure une préoccupation pour la société. Selon le traditionaliste, Cheick Oumar Savané, les jeunes d’aujourd’hui sont tout simplement victimes de leur impatience.
« Avant, les unions étaient scellées sur une proposition des parents alors que les mariés ne se connaissaient pas. Ils acceptaient et fondaient un bon foyer avec de nombreux enfants », se souvient un notable de Kayes. « Mais aujourd’hui, ce sont les intéressés qui présentent leur choix à leurs familles respectives. En plus, ils se fréquentent très souvent avant le mariage. Ce qui fait qu’après leur mariage, c’est le fiasco« , affirme ce traditionaliste qui conseille aux jeunes « de s’abstenir jusqu’au mariage ».
Par ailleurs en 2022, plus de 8 130 cas de divorces ont été enregistrés dans les six communes du district de Bamako contre 6 950 mariages à la même période. Ces chiffres proviennent des tribunaux des six communes de la capitale.