Le monde célèbre ce vendredi 3 mai la journée internationale de la liberté presse. Au Mali, le thème retenu est « Rôle et place des médias dans la cohésion sociale ». Cette 31ème édition intervient dans un contexte où la question de la liberté de la presse continue de faire couler assez d’encre dans le pays.
Au sein de la presse malienne, les avis divergent sur la liberté d’expression de nos jours. De nombreux journalistes sont sceptiques sur le respect de la liberté de la presse au Mali. «Toutes les restrictions qui nous sont imposées, tantôt par les lois, tantôt par la Haute autorité de la communication, non, aujourd’hui, il n’y a pas de liberté de la presse au Mali », affirme Alexis Kalambry, directeur de publication du journal Mali Tribune. C’est la lecture d’un Directeur de publication au Mali. « À mon avis, c’est une liberté de la presse sous surveillance, une liberté de la presse sous pression », soutient Modibo Fofana, président de l’association des professionnels de la presse en ligne APEL-Mali. Pour cet autre directeur de publication il y a bel et bien liberté de la presse au Mali. « Tout peut être dit lorsqu’on reste dans les principes de respect d’éthique et de la déontologie », martèle-t-il.
Favoriser l’échange avec les pouvoirs publics
« La liberté de la presse au Mali est un acquis » affirment les responsables de la maison de la presse. Selon son président Bandiougou Danté, il existe au Mali, plus de 400 radios, plus de 200 journaux et un nombre indéterminé de médias électroniques. « Les autorités peuvent être amenées souvent à prendre certaines mesures qui peuvent contribuer à réduire l’espace civique des libertés. Dans ces conditions, il est important qu’il y ait un échange permanent entre les organisations de journalistes et les pouvoirs publics pour qu’ensemble, chacun puisse jouer son rôle dans le respect de l’éthique de la déontologie en tenant compte des intérêts supérieurs du pays ».
Rappelons que cette journée intervient au moment où certains de nos confrères sont portés disparus. Par ailleurs, selon le classement de «reporters sans frontières», sur la liberté d’expression en 2023 le Mali a été classé 113ème sur 180 pays. Alors qu’en 2022 le pays était 111ème, soit une régression de deux points.