Le crépissage de la grande mosquée de Djenné a eu lieu ce dimanche 12 mai dans la ville mystérieuse. L’événement a mobilisé presque tous les habitants mais aussi des ressortissants de la localité venus de partout. Classée au patrimoine culturel mondial par l’UNESCO en 1988, la façade de ce joyau architectural est renouvelée chaque année depuis 1908, une année après sa construction.
C’est sous le son des tam-tam et des cris de joie, que le crépissage de la célèbre mosquée de Djenné a commencé, juste après la prière de l’aube. Les populations sont sorties des coins et recoins de la ville. Hommes, femmes, jeunes et vieux, personne ne veut manquer cet événement de grande portée. Les femmes apportent de l’eau par là, des enfants malaxent la boue par ci, d’autres l’apportent aux maçons. A 9h déjà, l’immense édifice a fait peau neuve. Des ressortissants de Djenné sont venus de partout pour vivre cet instant spécial. Parmi eux, Mme Kassambara Maïmouna Diarra. « C’est ma première fois à Djenné, j’ai quitté Bamako pour participer à cet événement, franchement je n’ai pas regretté, c’est extraordinaire. Comme on peut le voir, il n’y a pas une question d’ethnies, ni d’hommes et de femmes. Tout le monde est mélangé pour l’occasion »
Le crépissage de la mosquée est un moment de communion, mais pas que. Depuis bientôt 120 ans, que le crépissage de la plus grande bâtisse en terre au monde a lieu chaque année. Pourquoi avoir instauré cette tradition ? Ousmane Yattara, conseiller du chef du village et membre de la commission de la mosquée, explique qu’il vise aussi à renforcer la résistance de ce lieu de culte fait entièrement de banco, à l’approche de chaque hivernage. « Sans le crépissage, l’hivernage détruit la première couche, ce qui rend faible la mosquée. C’est pour cette raison que chaque année, nous renouvelons le crépissage », indique-t-il. Et M. Yattara d’ajouter. « Nous souhaitons la paix, et nous savons qu’avec la paix, tout est possible ».
Hasseye Bamoye Traoré, responsable des maçons de Djenné revient sur l’organisation du travail et les matières utilisées pour le crépissage. « Le banco utilisé pour le crépissage est un mélange de la boue des pailles de riz, et de l’eau. Après un repos de deux semaines ou plus, notre banco est encore bien malaxé. Ensuite il est fin prêt pour crépir ».
Selon les autorités religieuses, coutumières et administratives, ces retrouvailles renforcent la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans la ville.