Le premier colloque international sur le genre et la corruption s’est tenu à Bamako du 16 au 17 mai 2024. La rencontre était placée sous le thème « Femme et corruption : briser le silence et agir ensemble ». Elle vise à accroître le pouvoir des femmes et des filles face aux pratiques corruptives et discriminatoires.
L’initiative est du projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres au Mali LUCEG. Jean Paul Riverain, Directeur pays dudit projet est revenu sur le rôle que les femmes jouent dans la lutte contre la corruption. Pour lui, l’implication de la gente féminine est impérative car elle est sensible à ce fléau. « Quand les femmes voient des pratiques corruptives, c’est des moyens qu’on enlève dans leur famille, à leurs enfants. Donc, c’est les plus sensibles. Une fois qu’elles sont convaincues, elles peuvent mobiliser la jeunesse, leurs époux. C’est la personne incontournable dans une stratégie de lutte contre la corruption », affirme Jean Paul Riverain.
Initiative à encourager
Ce colloque, premier du genre au Mali, est apprécié par des participants. Ils estiment que cela permettra une prise de conscience collective afin de diminuer la corruption à l’égard des femmes et des filles. « Je suis venu du Bénin. Si nous ne luttons pas contre la corruption au niveau de nos routes, nos femmes qui font le commerce sont escroquées parce qu’elles sont analphabètes. Elles ne connaissent pas les textes de la CEDEAO », martèle une participante béninoise. « C’est à saluer et ça doit être pérennisé au fait », s’exprime une autre participante qui estime qu’ « avec ce genre de colloque, les mentalités vont changer également ».
Pendant trois jours, l’éducation, la santé, la justice et les corridors routiers seront au cœur des échanges. Les experts du Benin, de la Côte d’Ivoire du Burkina, du Sénégal et du Mali prennent part à cette rencontre.