À quelques semaines de la fête de Tabaski, les marchés à bétails de Bamako ne sont pas encore bien approvisionnés en moutons. Éleveurs et marchands de bétails mettent en avant l’insécurité.
La fête de Tabaski appelée encore fête du mouton au Mali est la période pendant laquelle, les moutons sont beaucoup recherchés. C’est à cette période aussi que les prix des caprins explosent à cause de la forte demande. Au Mali, la grande partie des moutons vendus à Bamako ainsi que dans d’autres villes à l’approche de la Tabaski proviennent des villages. Les régions du centre ainsi que certaines régions au sud et à l’ouest du pays sont les principales pourvoyeuses de bétail. Mais les éleveurs et les négociants de bétail de ces régions se disent inquiets de la situation sécuritaire qui entrave l’acheminement des moutons sur Bamako. « Depuis les enlèvements des cars où les populations ont perdu beaucoup d’animaux, la population se réserve de faire le trajet », affirme un éleveur à Bankass au Centre du Mali. Il estime que cela va beaucoup impacter le prix du mouton. « Notre souhait le plus ardent est que l’administration arrive à sécuriser la route nationale 15, RN15 », ajoute-t-il. Même constat à quelques kilomètres de là, à Bandiagara, chef lieu de région. « La population d’ici n’a pas de moutons ni de chèvres. C’est pourquoi nous partons chercher les bétails à Douentza pour venir les revendre à Bandiagara », nous confie un commerçant dans la ville. Et selon lui, « pour aller à Douentza, le transport est cher, la route est aussi difficile ».
Plus d’efforts de sécurisation
Les responsables de la filière bétail du Mali, jugent la situation sécuritaire difficile, même s’ils reconnaissent que les autorités fournissent des efforts pour sécuriser les différents axes routiers. « À Bamako, les moutons n’ont pas commencé à venir. Le premier problème, c’est l’insécurité. Les enlèvements et détournement des camions de transport de bétails persistent malgré les efforts des autorités. Dès fois, les marchands sont arrêtés, tués », soutient Modibo Ba, trésorier général de la fédération des éleveurs du Mali. « Notre organisation et le ministère, on s’organise pour sécuriser plus ou moins vraiment ces marchands-là. L’État fait des efforts, mais ça ne suffit pas », reconnaît-il.
Malgré tout, les responsables de la filière bétails rassurent qu’il n’y aura pas de pénurie de moutons à Bamako pour la Tabaski.