La hausse du prix du carburant est constatée dans plusieurs localités du nord et du centre du Mali. Cette flambée qui serait due à un contrôle rigoureux de l’approvisionnement de ces villes en carburant par l’armée situation inquiète les habitants.
Cette cherté du combustible concerne majoritairement Diré, Bourem, Ansongo et Gao. Le prix du litre d’essence est passé de 800 à 1500 voire 2000 FCFA, par endroits. « Dans la région de Gao notamment à Bourem, Ansongo et la ville de Gao, beaucoup d’usagers ont pratiquement garé leur engin à cause de cette situation ». témoigne Abdoul Karim Samba, responsable de la jeunesse à Gao. Il accuse « les revendeurs et ceux-là qui ont des carburants qui les stockent jusqu’à étouffer la population, ensuite les faire sortir et les vendre cher à la population. 2 000 francs, 3 000 francs », Selon Abdoul Karim Samba, « il y a moins de mouvement parce que ce n’est pas tout le monde qui a 1 000 francs, 1 500, 2 000 francs pour s’en approprier ».
Une menace pour l’agriculture
À Diré, dans la région de Tombouctou, les activités champêtres sont menacées. A cause de la rareté et la cherté du carburant, les moto-pompes servant à arroser les champs ne sont plus fonctionnelles, regrette Sommeila Bourri Sangho, un opérateur économique de Diré. « Vraiment nous sommes en train de souffrir par rapport à la hausse du prix du carburant cette année, martèle M.Sangho qui demande de l’aide. « Nous souhaitons que les autorités nous aident pour qu’on puisse cultiver en parvenant à ravitailler nos fournisseurs. Sinon on ne va pas cultiver cette année ».
Une stratégie militaire ?
Des sources locales expliquent que cette cherté et cette rareté du carburant dans ces localités sont consécutives au durcissement du contrôle sur l’approvisionnement de ces villes en carburant. La direction de l’information et des relations publiques des armées a confirme cette information. Selon le Colonel-major, Souleymane Dembélé, Directeur de la DIRPA, c’est une stratégie militaire pour étouffer les groupes terroristes. « Les FAMa sont en train de fermer le robinet pour éviter aux groupes armés terroristes, une très grande mobilité. C’est pour un moment, et ça ira », rassure le Colonel-major Dembélé.
La Dirpa indique qu’en avril dernier, une quantité importante de carburant dont une partie destinée aux groupes armés a été saisie par les FAMa.