La Journée internationale des enfants victimes, innocents d’agression est célébrée chaque 4 juin dans le monde. Elle a pour objectif de sensibiliser le public aux multiples formes de violences que subissent les enfants.
Au Mali, les agressions sexuelles contre les enfants constituent un phénomène particulièrement inquiétant. En un mois, la direction de la femme, de l’enfant et de la famille de Sikasso indique avoir recensé neuf cas de viol dont les victimes sont majoritairement des enfants. Les parents et les responsables administratifs tirent la sonnette d’alarme.
Dans la lutte contre les abus sexuels envers les enfants, les acteurs sont unanimes que ces cas sont rarement dénoncés par les victimes.
« Ces derniers moments, nous avons enregistré neuf cas de viol. Aujourd’hui, cela interpelle tout le monde. Les autorités sécuritaires, les parents, tout le monde doit pouvoir vraiment intervenir pour pouvoir lutter contre ce fléau-là Cela veut dire que la situation est très alarmante », affirme N’fally Doumbia, responsable du volet psycho-social au sein de la direction de la femme, de l’enfant et de la famille de Sikasso. Il demande aux uns et aux autres « de ne pas se taire sur cette situation, de dénoncer les cas pour que la justice puisse bien faire son travail ».
« C’est tout d’abord interpellateur »
Les parents disent être conscients de la responsabilité parentale dans la recrudescence du phénomène, mais déplorent l’absence d’une mesure drastique contre ces pratiques.
« Ça interpelle les parents, en même temps les plus hautes autorités. Ça montre qu’il y a des failles quelque part », affirme un citoyen. Pour un autre, « les autorités, la justice doit vraiment sévir. Et les parents aussi, de monter une forte garde sur les enfants mineurs. Il ne faut pas que la rue éduque nos enfants ». Cette thèse est soutenue par une autre dame « c‘est la faille au niveau de l’éducation qui provoque le viol. Surtout l’éducation des jeunes filles. Elles entrent et sortent sans contrôle ».
Un déficit de communication
L’association aide aux femmes et aux enfants démunis milite contre les agressions sexuelles contre les enfants. Sa présidente, Mme Sakinatou Walett Mohamed insiste sur l’importance de la communication entre parents et enfants. « Au niveau des parents, nous essayons de mener des séances de sensibilisation, de prise de conscience. Ces séances ne sont pas principalement basées à Bamako », dit-elle. « Nous travaillons dans les villages ruraux où la communication entre parents et enfants est très limitée », regrette Mme Sakinatou.
La Journée internationale des enfants victimes, innocents d’agression est une occasion de rappeler l’urgence d’agir contre les viols d’enfants, particulièrement au Mali. Les témoignages et le bilan des organisations en faveur de la défense des droits des enfants montrent que la lutte est loin d’être terminée.