Le Mali compte plus de 1000 arbitres reconnus à travers le pays dont plus de 140 sont des femmes. Pourtant le pays ne dispose d’aucun centre de formation d’arbitre.
Sidi Traoré est le Coordinateur général des arbitres du Mali et membre la commission d’arbitrage de la fédération malienne de football. Selon lui, la formation des arbitres est assurée au Mali par des instructeurs nationaux et internationaux selon les grades. « Celui qui veut venir dans l’arbitrage fait une demande au niveau de sa structure de base. À chaque niveau, nous avons des instructeurs formés. On fait des examens pour atteindre le grade de district. Tu vas faire un autre examen pour accéder au grade supérieur », explique-t-il. Et Sidi Traoré d’ajouter « ceux qui auront la chance font le championnat national, la coupe du Mali et les autres compétitions de la fédération ».
Manque de mise à niveau
À Tombouctou, une région du nord du Mali, les arbitres déplorent le manque de formation ou de mise à niveau par la fédération malienne de football. Une situation qui a des impacts négatifs sur la qualité de leur travail, disent-ils. « Ici, les zones de formation en cible, c’est des formations internes. Depuis que je suis devenu président de la commission des arbitres, je n’ai pas réussi une seule formation de la fédération malienne de Football », affirme Mahamadou Amadou Touré. Il est président de la commission d’arbitrage de Tombouctou. Il ajoute que « les arbitres s’autoforment. Mais s’asseoir dans une salle, avoir une formation comme les autres, Tombouctou n’a jamais eu ça ».
Les dames ne restent pas en marge
Parmi les arbitres au Mali, figurent des femmes. Kadidia Dicko en est une illustration. Pour cette dame qui a débuté dans la région de Kayes, être femme arbitre au Mali demande beaucoup de sacrifice. « Nous arrivons à émerger dans cette profession, mais pour progresser, il faut s’entraîner dur », témoigne l’arbitre. « Les gens critiquent surtout les arbitres dame. Des propos mal placés peuvent venir des tribunes », déplore Mme Dicko. Pour elle, « il y a des femmes arbitres dans la région et elles sont nombreuses ».
Les agressions et les incompréhensions du public sportif sont entre autres difficultés que rencontrent ces arbitres dans l’exercice de leur profession.