La cour pénale internationale (CPI) a lancé la semaine dernière un mandat d’arrêt international contre le chef djihadiste malien Iyad Ag Ghali. Au nord du Mali, la nouvelle est saluée par les populations.
Le chef du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), est recherché pour des crimes commis pendant l’occupation du nord du Mali entre 2012 et 2013.
Des habitants du nord jugent cette décision salutaire. Ils estiment que si l’on parvient à arrêter Iyad Ag Ghali, cela va soulager la population malienne surtout celle du nord. « Iyad, il fait partie du cerveau de cette crise au Mali. Vraiment, en l’arrêtant, on va contribuer de façon considérable à gérer cette crise-là », estime un habitant du Nord. Un avis non partagé par un autre : « on devait le faire avant bien aujourd’hui. Maintenant, on dirait que c’est trop tard. C’est trop tard parce qu’il y a eu beaucoup de dégâts ». Pour un autre habitant, « cette décision doit être exécutée. Et pour tous les autres chefs terroristes ». Alors que cet autre nordiste pense l’arrestation de Iyad Ag Ghaly est nécessaire quelque soit le timing.
Des observateurs sceptiques
Pour des analystes, arrêter Iyad Ag Galhy est une équation difficile à résoudre. Pierre Claver Bakoroba Traoré enseignant à la faculté des sciences et techniques de Bamako pense qu’il faut des grands moyens pour parvenir à cette volonté. « Les Français, nous ont donné l’impression qu’ils étaient en train de le chercher, qu’ils n’ont pas pu le trouver. À un moment, nous avions appris que les Américains avaient mis sa tête à prix, on n’a pas pu le trouver. Aujourd’hui, dire que le mandat d’arrêt peut aboutir, personne ne s’y hasarderait à le dire », affirme l’analyste même s’il estime qu’un mandat d’arrêt international de cette nature « pourrait pousser les États qui l’abriteraient à penser par deux fois avant de le garder sur leur sol ».
S’il était arrêté par la CPI, Iyad Ag Ghaly serait le troisième jihadiste malien à être jugé par cette Cour internationale. Ahmad Al Faqi ancien membre d’Ançardine et Aqmi a été jugé,et condamné par cette même cour à neuf ans de prison en 2016. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, un autre membre présumé de ces organisations terroristes est aussi jugé depuis 2020. Le verdict de son procès est d’ailleurs attendu ce mercredi 26 juin 2024 à la Haye. par la CPI.