L’hivernage peine à s’installer dans certaines localités du Mali. Dans ces zones de production, la situation inquiète déjà des agriculteurs. Ils affirment qu’une mauvaise pluviométrie pourrait compromettre la production agricole. À cela, s’ajoute la menace de la présence des hommes armés dans d’autres localités.
Les localités concernées par cette rareté des pluies sont notamment Koutiala au sud du pays et Tombouctou au nord. Des paysans affirment être toujours à l’étape des semences. « On a commencé par semer le maïs qui n’a pas abouti, faute de pluie. L’an passé en cette période, on était en train de désherber. J’ai quitté Koutiala jusqu’à Zambala, il n’a plu nulle part », explique un cultivateur de Koutiala. À Tombouctou, « la pluie se fait très rare. La campagne agricole sera un peu en retard », estime un agriculteur de la zone. À Diré, par contre un paysan s’exprime en ces termes : « je dois dire, ici, d’habitude, on démarre la campagne agricole à partir du 1er mai et jusqu’à présent, on n’a même pas eu une goutte d’eau ».
L’insécurité effraie les paysans
L’hivernage est bien installé dans la zone de l’inter fleuve de Macina dans la région de Ségou. Mais les paysans ont peur de se rendre dans les champs à cause de la menace terroriste. La même situation demeure à Ségué dans la région de Badiangara.
« Les gens n’ont pas confiance. En ce moment, vraiment, il y a eu de l’eau. Il y a la pluie qui a arrosé une bonne partie de l’inter fleuve », indique cet habitant de la ville. « Bon, par exemple, à Ségué, au-delà de Ségué, c’est difficile d’aller. Toute l’emprise est contrôlée par des hommes terroristes et c’est compliqué. Dans beaucoup de villages, les champs sont inaccessibles », livre un autre.
Pourtant, les autorités maliennes prévoient une production annuelle de plus de 11 millions de tonnes de céréales au cours de la campagne agricole 2024/2025 à travers le pays.