La grève illimitée des magistrats se poursuit et les conséquences sont énormes sur le justiciable. Le bras de fer entre les Syndicats des magistrats et les autorités lasse et pénalise les populations. Une situation dénoncée par les organisations de défense des droits de l’homme. Le constat est partout le même, le gouvernement doit trouver les solutions adéquates et résoudre cette crise.
Les conséquences de la gréve sont aujourd’hui visibles à tous les niveaux, regrettent les organisations de défense des droits de l’Homme. Elles sont plus difficiles et insupportables dans les centres carcéraux ou de nombreux suspects dont le délai de détention est dépassé, et sont maintenus en prison à cause de cette grève. Selon les responsables des organisations de défense des droits de l’Homme, cette situation constitue une atteinte aux droits fondamentaux de ces individus. Selon le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), les conséquences de cette grève sont multiples :« le citoyen qui veut recouvrer une créance par voie de justice ne peut pas le faire aujourd’hui même si les greffiers sont là, il n’y a pas d’audience ». Maître Malik Coulibaly regrette que « de façon générale les justiciables souffrent, ils sont privés des actes judiciaires délivrés par la justice, le casier judiciaire et autres ». « Cela fait deux mois que personne n’est sortie d’une quelconque prison du Mali pour avoir été reconnue non coupable », ajoute-t-il. Or, selon Me Coulibaly, « à l’occasion de toutes les audiences correctionnelles ou criminelles, il y a toujours des détenus qui sont déclarés non coupables ».
Les conséquences de cette cessation de travail des magistrats affectent également le gouvernement. Celui-ci accuse les magistrats d’être à la base du report de la date limite de dépôt des candidature pour les élections législatives. « Faux », rétorquent les juges qui estiment que leurs syndicats ne réclament que l’application d’un accord obtenu avec le gouvernement depuis 2014. Selon eux, les raisons du report sont ailleurs. «Dire qu’il faut arrêter la marche de la démocratie parce que le certificat de nationalité ou le casier judiciaire n’a pas été versé dans le dossier, c’est des raisons qui ne tiennent pas ! ». explique Cheick Mohamed Chérif Koné du Syndicat autonome de la magistrature. Le syndicaliste poursuit : « La nouvelle essentielle est que les nouvelles régions ont été créés. Il faut maintenant qu’on fasse leurs délimitations. Et cela n’est pas encore fait ».
En attendant la reprise des négociations, qui sont au point mort depuis le 24 Août dernier entre les deux parties, nombreux sont les citoyens qui demandent à l’Assemblée nationale d‘interpeller le gouvernement sur cette question cruciale et d’intérêt national. Selon ces Maliens, les élus de la nation doivent résoudre cette crise avant la fin de leur législature prévue dans quelques jours.