Deux diplomates algériens enlevés en avril 2012 par un groupe islamiste armé au Mali ont été libérés hier. L’annonce a été faite par les autorités algériennes qui ont également confirmé pour la première fois l’exécution d’un troisième diplomate par les ravisseurs.
Au total, sept Algériens, le consul à Gao, Boualem Saïes, et six de ses collaborateurs, avaient été enlevés le 5 avril 2012 par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui contrôlait alors cette ville du nord-est du Mali.
Le consul est décédé en captivité « des suites d’une maladie chronique », selon le ministère algérien .
Les trois autres diplomates enlevés au consulat de Gao avaient été libérés en juillet 2012.
Le ministère des Affaires étrangères n’a donné aucune précision sur les circonstances de la libération des diplomates Mourad Guessas et Kedour Miloudi, soulignant, dans un communiqué, qu’elle était « intervenue après d’intenses et inlassables efforts déployés par les institutions de l’Etat dans la plus grande discrétion ».
Le ministère algérien a assuré qu ‘aucune rançon n’avait été versée aux ravisseurs en échange de cette libération. Les deux otages ont été libérés dans la localité algérienne de Bordj Badji Mokhtar, en plein désert, à la frontière malienne.
« Le gouvernement algérien souligne la nécessité de poursuivre, sans répit, la lutte contre le terrorisme et ses multiples connexions que sont le trafic de drogue et le crime organisé au Sahel », a ajouté le ministère qui confirme la mort en captivité du vice-consul Tahar Touati, dont l’exécution avait été revendiquée par le mouvement Mujao en septembre 2012.Cette information a été confirmée par une source sécuritaire au Mali.
« Une aile des groupes armés du nord du Mali a réussi à obtenir, dans la nuit de vendredi à samedi, la libération de deux diplomates algériens des mains du Mujao », a-t-elle indiqué à l’AFP.
C’est dans ce contexte que les pays africains qui se réuniront mardi à Nairobi sous l’égide de l’UA appellent à partager leurs ressources et informations contre les groupes jihadistes qui prospèrent , de l’ouest à l’est de l’Afrique
Cette menace, qui fait écho à celle de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie qui pourrait inspirer des mouvements radicaux en Afrique.
Shebab en Somalie et au Kenya, Aqmi au Mali et dans le Sahel, Boko Haram au Nigeria, ces groupes, qui revendiquent souvent des liens avec la mouvance Al-Qaïda, sont déjà solidement implantés depuis des années et tiennent des territoires à travers le continent.
L’ISS l’Institut d’étude sur la sécurité estime que « l’ampleur et la sophistication de leurs récentes attaques requiert une réponse collective plus robuste au niveau régional et continental ».Le comité de renseignements et sécurité africains de l’UA souligne qu’ « il est important que les pays africains travaillent ensemble, regroupent leurs ressources, partagent leurs renseignements et leurs informations ». Cette mobilisation répond au rapprochement en cours des groupes terroristes africains avec le mouvement radical de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie.
Le président Barack Obama a promis début août d’aider les armées africaines qui combattraient les islamistes où mèneraient de dangereuses missions de paix, après avoir réuni à Washington les dirigeants africains.