Le dernier cas de violence s’est passé la semaine dernière. Une femme a versé de l’eau chaude sur sa coépouse, à Djelibougou, en commune I du district de Bamako. Selon des sources, l’auteure de l’acte a été arrêtée et serait devant la justice.
Ces cas de violences entre femmes préoccupent des associations de promotion et de protection des droits des femmes au Mali. Mme Bouaré Bintou Founé Samaké est la présidente de WILDAF-Mali, un réseau d’associations et d’ONG de promotion et de protection des droits des femmes aux Mali. Elle déplore que les femmes se tuent entre elles au moment où des campagnes de sensibilisation sont menées contre les violences à l’égard des femmes. «La gestion familiale pose énormément de problèmes dans notre pays. Il faut que nous ayons de la retenue, savoir que même si nous sommes des coépouses, nous sommes toutes des êtres humains », martèle la défenseuse des droits des femmes qui lance un appel aux hommes aussi « vraiment, dans les foyers polygamiques, il faut qu’ils veillent sur les questions de violence ».
Renforcer l’arsenal juridique
Il y a quelques semaines, une autre femme avait porté un coup fatal à sa coépouse dans un quartier de Bamako. Le coupable a été arrêté et croupit actuellement au centre de détention pour femmes et mineures de Bolé. Ces violences entre femmes continuent, malgré les textes sanctionnant ces actes. Aly Kola Koita est enseignant chercheur à l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako. Selon lui, le code pénal a prévu une peine de 5 à 20 ans d’emprisonnement pour une telle violence. «Nous devons tout simplement reconnaître que la personne physique est sacrée et quel que soit le lien qui vous lie, cela ne donne pas le droit à une autre personne de porter atteinte à l’intégrité physique d’une personne », insiste-t-il. Il estime qu’au regard de la persistance de ces actes, « d’autres dispositions peuvent être envisagées dans l’avenir pour circonscrire ces violences ».
Après l’agression qu’elle a subi, la victime serait toujours hospitalisée à l’hôpital Gabriel Touré, selon des associations de défense des droits des femmes qui l’assistent. Mais l’auteure de son agression est aussi aux mains de la justice.