Le deuxième round de négociations entre Bamako et des groupes armés maliens a été ajourné à la demande du MNLA . Le mouvement estime que la méthode de travail doit être revue. Les discussions sur le fond devaient débuter aujourd’hui . Pour mémoire quatre commissions ont été créées pour traiter des questions politiques et institutionnelles, des questions sécuritaires et de défense, des questions de justice et de réconciliation et enfin, des questions de développement économique. Le planning des travaux prévoit au moins quatre semaines de discussions pour trouver des propositions communes. Tout d’abord retour sur la journée d’hier.
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a précisé hier, à l’ouverture de cette nouvelle rencontre, qu’il s’agissait d’une phase de négociations « substantielles ».
De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a assuré que le gouvernement malien s’engageait à « accepter et à respecter totalement et entièrement dans les meilleurs délais possibles », les accords qui seront adoptés, au terme de ces négociations.
A l’ouverture des travaux, l’un des représentants du groupe défendant l’autonomie de l’Azawad. Mohamed Ag Gharib a plaidé en faveur d’une « solution définitive » qui puisse empêcher toute « résurgence » du Conflit.
Le président de la coalition de la CPA, Ibrahim Mohamed Salah, plus proche des positions du pouvoir central Bamako, a indiqué qu’il fallait « avoir le courage d’accorder le bénéfice du doute à ceux qui sont actuellement au pouvoir » à Bamako.
Du côté du MNLA on affiche aussi une volonté d’aboutir. Le mouvement aborde ces négociations selon ses dirigeants « avec un état d’esprit de sortie de crise ». Ambéry Ag Rhissa, responsable du MNLA, présent aux négociations d’Alger au micro de nos envoyés spéciaux.
« L’état d’esprit dans le quel nous abordons les présentes négociations, c’est l’état d’esprit d’une sortie de crise, sinon on ne serait pas là. La chose sur la quelle nous insistons, ce qu’il faut que l’Azawad ait sa destinée en main. Que les populations de l’Azawad ne soient plus gérées comme des choses. Il faut que nous nous sentions chez nous ».
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, affiche une réelle confiance quant à l’issue de cette rencontre d’Alger.
« Nous sommes confiants pour plusieurs raisons : d’abord l’engagement du gouvernement, du président de la République lui-même pour arriver à une solution. Deuxièmement, ce qui est réconfortant dans ce processus, c’est l’état d’esprit de part et d’autres, pas seulement de nous. Nous sommes conscients des efforts qui ont été faits par nos frères et sœurs des mouvements armés en acceptant l’intégrité territoriale, son unité nationale et le caractère laïc de la République. Nous pensons que cela constitue aussi un motif de satisfaction. Nous sommes reconnaissants pour ces efforts qui ont été faits. Le troisième élément qui nous réconforte c’est la mobilisation de la communauté internationale dans le cadre de cette médiation. Il s’agit en particulier de l’Algérie, entourée de toutes institutions organisations régionales intéressées, les pays voisins. Nous pensons qu’il y a quand même un certain nombre d’ingrédients qui nous fondent à croire que cette fois-ci nous tenons le bon bout ».