Pendant la saison des pluies, de nombreuses femmes font face à d’énormes difficultés pour cuisiner faute de cuisines adaptées. Une situation qui préoccupe ces ménagères, car le repas doit être prêt à temps. Et sur les sites qui abritent les personnes déplacées, c’est encore pire. Les dames manquent surtout, d’un cadre approprié pour faire la cuisine.
Il est 11 heures sur le site de Faladié, qui abrite des personnes déplacées. Rebecca Kodio a du mal à tourner entre sa case et ses fourneaux. Venue de la région de Bandiagara, elle et son mari vivent sous une tente depuis plus de quatre ans. Entourée de ses deux enfants, elle prépare de la sauce pour midi. Pas de pluie à notre passage. Mais à première vue, elle n’a pas de cuisine. La bonne dame prépare à ciel ouvert. Elle affirme qu’à chaque fois que la pluie s’annonce, c’est l’inquiétude pour elle et ses voisins.
« Ici, nous nous débrouillons pendant cette période d’hivernage pour préparer. Si la pluie tombe avant que tu ne finisses de préparer, ça devient compliqué. Aussi, il n’est pas prudent de faire rentrer le fourneau dans la case. Nous n’avons pas de cuisine. Et le fourneau sous la pluie, le feu s’éteint », déplore madame Kodio.
Elle ajoute qu’il y a des moments sur le site, où ils ne mangent pas à cause de la pluie. Chaque femme est obligée d’attendre la fin des averses.
Aménager les sites
Mariam Dembélé et Aminata Coulibaly sont aussi des personnes déplacées internes qui vivent à San. Selon nos interlocutrices, ce manque de cuisines en période d’hivernage est un calvaire. La première souligne des difficultés telles qu’avoir le bois de chauffe ou allumer le charbon de bois mouillé par l’eau. La seconde, quant à elle relève une situation de précarité qui s’accentue. « Nous avons des enfants. Il y a des fois où ils ont faim, alors que nous n’avons aucune solution », explique cette mère de famille.
Un peu plus au centre du pays, précisément à Bandiagara, ces déplacées internes peinent aussi à résoudre la même équation. Ces ménagères déplacées internes souhaitent l’accompagnement des autorités. « Nous n’avons pas de place où déposer nos bois, Aussi, nous demandons la construction de hangars qui puissent permettre à plusieurs femmes sur les sites de cuisiner dans la quiétude », indiquent-elles.
Des actions en cours pour soulager les déplacées
Mme Maïga Mariam Niangaly est la gestionnaire du site des déplacés de Faladjiè à Bamako. Elle explique que le gouvernement et ses partenaires sont à pied d’œuvre pour soutenir les personnes concernées. Cela à travers plusieurs initiatives.
« Au début de l’hivernage, le développement social a offert à certains sites comme celui de Faladjiè, des bâches pour mieux protéger leurs tentes. Cela afin que l’eau ne puisse pas pénétrer dans ces concessions-là. Il y a d’autres dispositions qui sont en train d’être prises par l’Etat dont je ne pourrais pas en parler jusqu’à ce que ça soit réalisé », nous confie Mme/ Maiga.
En attendant, la concrétisation de ces initiatives, les femmes sur différents sites de déplacés souffrent, mais gardent l’espoir d’une vie meilleure.
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