Le procès dans l’affaire dite de l’avion présidentiel et des équipements militaires a débuté hier lundi à la Cour d’appel de Bamako. Il avait été renvoyé il y a huit jours, suite à la double attaque terroriste contre des cibles militaires à Bamako. Ce premier jour du procès a été houleux entre la défense et le parquet.
L’ancienne ministre de l’Économie et des Finances Bouaré Fily Sissoko, l’ancien chef de cabinet du président IBK, Mahamadou Camara, les officiers Moustapha Drabo et Nouhoum Dabitao tous accusés dans cette affaire étaient présents dans la salle.
Aux environs de 9 h 56, le président de la Cour appelle les accusés à la barre pour leur notifier les faits qui leur sont reprochés. Après, ils sont invités à se rasseoir.
Le juge appelle ensuite des témoins cités à comparaître dans l’affaire. Ils sont environ une dizaine de personnes. Des militaires, mais aussi le personnel du ministère de la Défense.
Les avocats de la défense font savoir au juge que les témoins cités à comparaître ont refusé de recevoir la convocation sans l’autorisation de leur ministre de tutelle. Ils évoquent également le fait que des témoins clés au moment des faits n’ont pas été entendus avant l’ouverture du procès alors qu’ils en avaient bien fait la demande. Les juges se retirent pendant 15 minutes pour analyser cette requête des avocats.
La présence exigée des témoins clés
À la reprise, la défense fait cas de la non-comparution de certains témoins cités par le ministère public. Le juge ordonne donc d’user de tous les moyens légaux pour faire comparaître ces témoins comme demandé par le ministère public. Après lecture des arrêts, les avocats de la défense soulève la question de l’incompétence de la cour d’assises à statuer sur cette affaire compte tenu de la qualité de l’ancienne ministre Mme Bouré Fily Sissoko. Le parquet rejette cet argument évoquant l’inexistence de la haute cour de justice. La séance est alors suspendue pour une seconde fois. La reprise du jugement prévue pour ce mercredi matin 25 septembre 2024.
Une avancée dans la lutte contre la corruption ?
L’ouverture de ce procès de l’affaire dite « l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires » était tant attendu par la population. Cependant, si des citoyens se réjouissent de la tenue du jugement, d’autres souhaitent que le droit soit dit. Ils estiment que cela permettra de lutter contre la corruption.