390 détenus de différents établissements pénitentiaires ont bénéficié de la grâce présidentielle, a annoncé hier mercredi, un communiqué du ministère de la justice. Les défenseurs des droits de l’homme saluent la décision, mais demandent des mesures en plus pour atteindre cet objectif.
La surpopulation carcérale est une question qui préoccupe les défenseurs des droits de l’Homme au Mali. La maison centrale d’arrêt de Bamako, par exemple a dépassé près de dix fois sa capacité d’accueil. L’association malienne des droits de l’homme, AMDH, salue la grâce présidentielle accordée à certains détenus, à l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance du Mali. Mais elle estime que cela ne suffit pas pour désengorger les prisons.
« Il va falloir que le ministère de la Justice travaille avec les services judiciaires afin de limiter quantitativement les détentions préventives », recommande Maître Moctar Mariko, président de l’AMDH. Il ajoute qu’il faut « limiter aussi les longues périodes de détention pour des gens qui sont prévenus d’infraction et qui ne sont même pas déclarés coupables ou condamnés ».
Améliorer les conditions de vie carcérales
L’avocat et défenseur des droits humains déplore aussi les conditions de détention dans certains établissements pénitentiaires au Mali.
« Les conditions sont toujours difficiles. Il y a souvent des gens qui acceptent leur sort. Il y a d’autres qui sont en train de se morfondre. Avec la promiscuité, les maladies, les contagions, on ne peut pas dire que les conditions sont bonnes », se désole l’avocat.
En 2023, la commission nationale des droits de l’Homme avait aussi alerté sur le nombre croissant de détentions provisoires. Selon la CNDH à la maison centrale d’arrêt de Bamako, près de 3 000 des 3 600 pensionnaires étaient en détention provisoire.