La montée des eaux du fleuve Niger et du Bani continue. Selon le ministère de la sécurité et de la protection civile, les seuils d’alerte ont été atteints et dépassés dans certaines localités. Il s’agit notamment de Banankoro, Kénioroba, Bamako, Ké-Macina, Beleny Keny à San, Sofara et Mopti.
Les ruelles sont envahies par les eaux du fleuve. Les boutiques et gargotes fermées. Quelques hôtels et services dans la zone tentent tant bien que mal d’assurer le service minimum. Certains se déplacent à l’aide de pirogue. Nous sommes bien ici à la cité du Niger. Un quartier huppé de Bamako. « C’est l’eau du fleuve qui est montée jusqu’à ce niveau depuis trois jours. J’ai une boutique et une gargote. Je n’arrive pas à travailler. Je ne sais pas quoi faire ». C’est en ces termes que s’est exprimé Amadou Maiga, boutiquier. « Actuellement je ne peux pas vendre car mes clients ne peuvent plus venir acheter. L’eau est montée petit à petit jusqu’à atteindre nos pieds maintenant », dit d’un ton triste Tenin Kamaté, restauratrice.
Le personnel réduit à Radio Klédu
A quelques encablures de là, se trouve la station radio Kledu. Les agents travaillent les pieds dans l’eau. Selon les responsables de la boîte, ils s’en sortent avec les moyens de bord. « Cela fait presqu’un mois qu’on est dans cette situation. Souvent l’eau monte souvent ça redescend. Franchement, on fait avec, en prenant nos dispositions pour que l’eau ne rentre dans le studio », explique Sory Ibrahim Touré responsable informatique de la radio Kledu. La radio a pris certaines dispositions pour que le personnel nécessaire puisse accéder à ses locaux « On a doté nos personnels de chaussures bottes. On a fait le minimum pour que les uns et les autres restent à la maison. Les agents indispensables sont là mais ce n’est pas facile », ajoute M.Touré.
Des ménages délogés
A Kalaban Coro Fala Kono, des habitants ont été obligés de quitter leurs maisons. Ils se sont retrouvés impuissant face à la crue du fleuve qui n’épargne le moindre coin des concessions. «L’eau a débordé de tous les côtés du fleuve. Beaucoup de personnes ont été délogées », nous confie Souleymane Sangho, un habitant. «J’ai déménagé dans une maison à étage mais la cour est remplie d’eau », renchérit M.Sangho.
La situation reste préoccupante pour les habitants de ces quartiers. Dans un récent communiqué, le ministère de la sécurité et de la protection civile invite les populations à l’évacuation des zones riveraines car la montée continue et les apports d’eaux sont très importants.