Le magazine d’aujourd’hui s’intéresse aux déplacés internes qui prennent des initiatives pour se reprendre et se refaire. Dans cette dynamique, ces personnes déplacées internes se battent corps et âme pour subvenir à leurs besoins en créant des activités génératrices de revenus. Un phénomène qui se fait par endroit sur des sites de déplacés à travers le pays.
Mariam Barry est une déplacée interne qui est arrivée à Koutiala en 2017 en provenance de Koro dans la région de Bandiagara. « Je suis avec mon mari, mes enfants, mes beaux-parents et mes parents. Nous n’avons rien emporté lorsque nous venions à Koutiala », raconte dame Mariam.
Avec des débuts difficiles, manque de nourrir, d’habits …, elle affirme qu’elle et sa famille « ont été bien accueillies à Koutiala ». Quelques mois après, elle et sa famille ont décidé de déménager dans la commune rurale de Sincina. Ici, notre interlocutrice a vite compris que l’espoir d’un lendemain meilleur est possible.
« Je vends du savon, de la banane, de l’arachide, du sucre et du thé. Dieu merci, grâce à cette activité, j’arrive à subvenir à mes besoins, et aux besoins de mes enfants et le reste de la famille » se réjouit Mariam Barry.
Elle conseille aux autres déplacés internes de se reprendre en main : « Des aides sont faites sous diverses manières. Mais, elles ne suffiront pas pour toute la vie. Mieux vaut se débrouiller pour subvenir à ses propres besoins. C’est mieux et c’est important pour soi-même ».
Ces initiatives d’entreprendre ne sont pas à négliger reconnaissent des déplacés internes. Rily Ag Mohamed est déplacé de la commune de Ntilit au nord du pays. Après un 1an passé sur le site de Bawa, une localité située à 15 Km de Gao, il s’est repris en charge. Il a tenté plusieurs activités. Finalement, il a eu sa voie, celle d’ouvrir sa propre boutique de divers articles. Plusieurs produits sont disponibles dans son magasin.
Aujourd’hui Rily Ag Mohamed est un homme heureux et épanoui. Selon ces dires « j’ai une activité qui permet d’être stable car j’ai une occupation. Même si tous les soucis ne sont pas partis, j’ai un peu l’esprit tranquille ».
Il affirme que vivre hors du site, lui a permis d’être « indépendant, de ne plus tendre la main, de scolariser mes enfants et d’avoir des documents pour eux grâce à l’aide des autorités ».
Des initiatives pour que des PDIs se prennent en main
Depuis la crise sécuritaire, des organisations humanitaires se sont mobilisées et continuent de secourir les personnes déplacées internes à travers des dons en vivres et en non vivres. En plus, pour leur assurer une autonomisation, des initiatives sont mises en places.
« On a eu à travailler sur un programme qui consistait à aider un déplacé interne à quitter son environnement de déplacé, autrement dit d’être une personne normale comme tout le monde », témoigne le secrétaire général de l’association solidaris 223.
Halachi Maiga affirme que des déplacés ont été appuyés en ce sens dans divers domaines.« Ceux qui ont voulu vendre de la patte d’arachide, on leur a mis la matière première à disposition », soutient-il. Et Halachi Maiga de préciser également que c’était « des cas isolés ».
Comment assister efficacement pour permettre que le maximum des personnes déplacées puisse vivre indépendamment de l’assistance et hors des sites ? Le secrétaire général de l’association solidaris 223, estime que cela est difficile. Pour lui, les « difficultés sont pires aujourd’hui ». Comme alternative, il propose que « ces déplacés internes retournent dans leurs localités ou qu’on leur trouve une solution pour avoir du travail ». Halachi Maïga prévient également que « ces déplacés ne peuvent pas également prendre le risque de quitter ces centres d’accueil, par ce qu’ils ont peur de faire face à la réalité du terrain ».
Au regard de tous ces mots, il convient de dire que beaucoup reste à faire en ce qui concerne l’aide humanitaire au Mali. A noter également que nos tentatives auprès du service de développement social sont restées vaines.
Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène: