Une pinasse a chaviré le dimanche 10 novembre dernier aux environs de Ber dans la région de Tombouctou, faisant 10 morts et plusieurs disparus. Ce nouveau drame a une nouvelle fois soulevé le débat sur le chavirement de plus en plus récurrents des pinasses sur le fleuve Niger. Les populations du nord et du centre déplorent ces accidents malheureux et invitent les autorités à réguler le secteur.
Le voyage par pinasse est devenu l’une des alternatives des populations du nord, depuis quelques mois à cause de l’insécurité et l’hivernage qui a rendu les routes quasiment impraticables. Cependant cette option semble aussi de plus en plus risquée.
Des usagers rencontrés à Mopti et Diré imputent ces incidents à la mauvaise conduite des conducteurs de pinasse et à la surcharge des embarcations. Ils demandent aux autorités de surveiller le secteur. « En plus des passagers, ils font rentrer des bagages dans la pinasse, des tonnes de ciments, des matériaux de construction également », explique un voyageur. Alors qu’une autre dame également habituée de voyager par pinasse se lamente en ces termes «Nous leur demandons de respecter le nombre de personnes dans les embarcations». La surcharge mise en cause par cet autre voyageur « Ils n’ont pas le droit de dépasser les normes requises. Car s’ils dépassent, cela peut provoquer le chavirement », dénonce-t-il tout en indiquant que « certains conducteurs osent même prendre la direction du vent, or cela n’est pas bon ».
Manque de contrôle
Les associations des syndicats du transport fluvial reconnaissent aussi que les chavirements sont dus à la surcharge. « Il y a certaines entreprises qui s’écartent carrément des normes » regrette Youssef Abdoulaye Maïga. Selon lui, des dispositions sont en cours pour mettre un terme à cette pratique lugubre. «Le tonnage le plus grand c’est 150, il y’a aussi 100, 120, 80, 75, 60, 20 et 10 tonnes. Mais en réalité ces mesures ne sont jamais respectées», reconnaît-il. Cependant il assure qu’ils veillent à ce que les conventions soient respectées, «les autorités nous ont conférés le droit de décharger de force les embarcations qui sont en surcharges. C’est surtout les pinasses qui partent à Gao qui sont fréquemment en surcharge même hier on s’est réunie sur la question».
Nos tentatives pour faire réagir les autorités en charge du transport n’ont pas abouti. A noter que les passagers accostent souvent dans ces pinasses à partir des berges du fleuve à Mopti pour le Nord du pays.