Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a critiqué la gestion de la Transition samedi dernier. C’était à la faveur du meeting organisé par son mouvement le M5-RFP à l’occasion de l’an I de la reprise de Kidal par les forces armées maliennes.
Dans son discours, le chef du gouvernement Choguel Kokala Maïga a fait part de ses inquiétudes par rapport à la gestion de la transition. Il a déploré sa mise à l’écart du pouvoir, avant de dénoncer la prolongation de la transition. « La Transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais on a assisté à son report sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement » a-t-il déploré.
Le premier ministre poursuit qu’aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question. « Moi-même, en tant que Premier ministre, je me contente des rumeurs de la presse ou d’une interprétation aléatoire des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation » a-t-il dénoncé.
Choguel Kokala Maïga affirme aussi que le gouvernement n’a aucune information ni sur le programme ni sur le plan d’actions de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) chargé d’organiser les élections. Le chef du gouvernement a aussi appelé tous les maliens acquis au vrai changement pour le Mali Kura au sursaut patriotique.
Beaucoup de mouvements et regroupements politiques et soutiens de l’armée s’insurgent contre cette sortie du PM. Le collectif pour la défense des militaires CDM demande son limogeage, pour haute trahison dit-il.
La Forsat civil condamne les propos de Choguel K Maïga. Selon elle, cette réaction porte atteinte à la crédibilité des actions et l’esprit de sacrifice des autorités.
Gérer les mésententes
Pour l’analyste politique enseignant chercheur Pierre Claver Bakoroba Traoré, le discours Choguel renvoie beaucoup de messages qui présagent la mésentente et le mécontentement entre les autorités de la transition et le PM. Pour l’analyste les autorités se doivent vite de gérer ce problème pour éviter toute dissidence au sein l’appareil de gouvernement et la déstabilisation du pays.
Pierre Claver Bakoroba Traoré, Analyste politique