Corruption au Mali : l’espace scolaire et universitaire aussi gangrené par le fléau
Campus universitaire de la FST de Bamako, mai 2023 📷 Studio Tamani/Fondation Hirondelle

Corruption au Mali : l’espace scolaire et universitaire aussi gangrené par le fléau

La journée internationale de lutte contre la corruption est célébrée ce 9 décembre sous le thème « s’unir avec les jeunes contre la corruption : former l’intégrité de demain ». AU Mali, des organisations de jeunesse soutiennent que la lutte contre la corruption reste un grand défi à relever surtout dans les domaines de l’éducation, l’emploi et les formations professionnelles. Mais pour des pédagogues les solutions à ce phénomène passent par l’exemplarité des parents et des enseignants.

Faguimba Traoré responsable projet à l’association laboratoire de comptabilité ALC-Mali. Selon lui, « la corruption est une triste réalité dans l’espace scolaire et universitaire ». Il affirme que la pratique a permis à beaucoup de jeunes d’avoir des diplômes sans jamais aller à l’école. « Je peux vous assurer qu’il y a beaucoup de gens qui ont des , maîtrises, des licences aujourd’hui, qui n’ont jamais composé. Au fait, ils payent d’autres personnes qui vont aller composer à leur place », soutient-il. « Finalement, ils vont se retrouver avec des diplômes, à vrai dire, c’est juste des bouts de papier avec eux », déplore le responsable du projet ALC-Mali.

Des répercussions sur l’avenir des jeunes

La corruption liée à la vente des notes et des diplômes en milieu scolaire et universitaire existe bel et bien au Mali, confirme le pédagogue Dr. Seydou Loua. Des pratiques qui ont de graves conséquences sur ceux qui s’y adonnent, affirme l’enseignant-chercheur. « Quelqu’un qui n’a ni connaissance, ni compétence, qui arrive à obtenir les notes et un diplôme, sera confronté au problème de l’employabilité », prévient Dr. Loua. Et le pédagogue de soutenir « parce que si on doit être compétent pour trouver un travail, bien entendu, lui, il aura beaucoup de difficultés pour avoir un emploi. ça peut fortement entacher l’avenir de l’universitaire ».

L’implication des parents et des autorités s’impose

Dr. Seydou Loua recommande l’exemplarité des parents et des enseignants pour lutter efficacement contre le phénomène. « Il faut qu’on arrive à éduquer les jeunes à la maison par l’exemplarité. Que les parents, eux-mêmes, doivent non seulement prêcher la bonne parole, mais aussi faire en sorte que l’enfant voit en eux un exemple à suivre », préconise-t-il. Aussi ajoute l’enseignant-chercheur, « l’école doit aussi montrer l’exemple en luttant contre la vente des notes et des diplômes. Les autorités aussi doivent sévir ».

Rappelons qu’un plan quinquennal de la stratégie de lutte contre la corruption de plus de 6 milliards 772 millions de FCFA avait été lancé en 2023 pour lutter contre le fléau.