Des abris en tentes ou des logements de fortune sont visibles aux sorties des grandes villes. Ces sites accueillent des personnes déplacées internes. Les occupants de ces lieux dénoncent des conditions de vie précaire.
Depuis le début de la crise en 2012, plusieurs sites de déplacés se sont développés à Bamako et à l’intérieur du pays. Ces abris sont parfois positionnés en dehors des villes pour la plupart. Comme à Bamako par exemple où les sites sont à Senou ou à Zantiguila à la périphérie de la capitale.
À Ansongo, en région de Gao au nord du pays, les déplacés sont installés à la périphérie de la ville. Sur le site de Bazi Haoussa, à 5 km de la ville d’Ansongo, vit Aziz Takdid, un déplacé interne. Selon lui, il traverse avec ses compagnons des difficultés énormes durant l’année à cause des intempéries. En cette période de chaleur, il s’inquiète.
« Parmi nous déplacés, certains sont un peu isolés dans les périphéries de la ville. Avant même la période de chaleur, il y a eu la période de froid. Les 95% d’entre nous sans abris jusqu’à présent » ; lance ce père de famille. Il indique que c’est difficile pour eux à chaque saison.
Mêmes difficultés à quelques kilomètres de là, précisément à Gao. Mohamed Istaf a quitté son village et se retrouve aujourd’hui sur le site d’Inchawadji. Pour lui, « avec la distance de 5 km qui sépare le site et la ville de Gao, c’est compliqué pour les personnes déplacées de gérer certaines situations d’urgence ».
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Alors, pourquoi installer les sites à ces endroits ?
Le choix des lieux est sans doute important. De ce fait, nous avons échangé avec Abdoulaye Maiga, chargé de la base de données à la direction régionale du développement social de Gao. Il affirme qu’en ce qui concerne les sites de Gao, les périphéries sont choisies, car il n’y a pas assez d’espace dans la ville.
« La majeure partie des gens s’installent d’eux-mêmes sur des espaces donnés par les autorités locales. Maintenant, ceux installés par le développement social, c’est surtout la cité Naata. Cette cité aussi nécessitait un très grand espace. » souligne chargé de la base de données à la direction régionale du développement social de Gao.
Cependant, il se dit conscient des conséquences de la vague de chaleur entendue sur le quotidien des déplacés. C’est pourquoi le développement social apporte son assistance selon « les saisons », conclut-il.
Et pourtant, le besoin se fait sentir selon les déplacés du site de la commune d’Inchadji à Gao. Ils souhaitent un nombre plus élevé de personnes qui bénéficient de ces assistances.
L’instabilité du climat, un coup sur la santé
« Que l’on soit exposé au froid ou à la pluie, cela n’est pas sans conséquence sur la santé. Mais parlant de la chaleur qui s’annonce, la répercussion sur la santé est encore plus préoccupante ». Cet avis est du Docteur Abdoulaye Maiga, médecin au CSref de Gao. Dans sa prescription, il explique que le corps lutte contre la chaleur par la transpiration. L’eau sort du corps en consommant des calories et refroidit le corps.
« Quand la chaleur est très élevée, ça donne ce qu’on appelle le coup de chaleur. C’est-à-dire le mécanisme de régulation de notre corps est dépassé par la chaleur. Et ça donne une soif, des vertiges, des troubles, » a-t-il déclaré.
Une situation qui touche toujours selon le médecin, les personnes âgées ou les personnes fragiles. Mais également les personnes qui vivent avec des pathologies chroniques comme le diabète, la tension artérielle et les tumeurs chez les enfants. En plus des adolescents et les adultes qui pratiquent des activités intenses et prolongées.
Des mesures à adopter
Pour l’auto prévention, Amadou Diakité, chef service observation et prévision météorologique à Mali-Météo prodigue quelques conseils.
Il demande aux populations, « de se réhydrater régulièrement pendant la période de forte chaleur. Et aussi de limiter les activités physiques et les déplacements pendant les périodes de forte chaleur. Il faut aussi porter des habits adaptés, surveiller les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants. Il faut aussi régulièrement boire et aussi assister les personnes vulnérables en cas de problème. »
À noter que cette année l’agence malienne de la météorologie annonce une forte chaleur sur l’ensemble du pays. Donc soyez sur vos gardes.
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