Le Mali célèbre la 54eme année de son indépendance . Cette célébration se déroule dans un contexte où le débat sur l’avenir de l’unité nationale est questionné par les discussions d’ Alger Les groupes indépendantistes réclament la création d’une fédération .
Le Président Ibrahim Boubacar Keita dans son allocution à la nation s’est voulu optimiste quand à un dénouement de la crise malienne à Alger malgré les divergences entre le gouvernement malien qui parle de régionalisation et les groupes armés qui réclament une autonomie.
« La conclusion d’un accord de paix inclusif global et définitif semble maintenant à portée de main. Elle se prolongera par la signature future en terre malienne de l’accord négocié et par la mise en place d’un environnement favorable à l’identification, l’évaluation et la sanction et la conduite d’actions de réparation, des préjudices subis du fait d’insurrections et autres actes délictueux. Ces actions de réconciliation nationale relèvent des missions et responsabilités de la commission dialogue vérité justice et réconciliation. Elles jetteront également les bases du démarrage effectif d’un processus de cantonnement, de désarmement de démobilisation et de réinsertion de ceux dont les statuts de combattant seraient formellement reconnu. Elles aideront enfin à la remise en l’état des outils de production des services de base, et à la création des conditions les meilleures pour un retour définitif des déplacés et des réfugiés dans leur terroir respectif ».
Lors des cérémonies organisées à Bamako les avis étaient partagés ce matin sur la célébration de la fête de l’indépendance. Pour certains, elle ne devait pas être célébrée en raison du contexte : je trouve que c’est une année malheureuse pour la république du Mali. Je vois que le drapeau du Mali flotte partout sauf à Kidal. »Pour d’autres c’était un devoir patriotique : « c’est une fête nationale on doit la fêter dans une grande simplicité. Vu les crises passés au Mali, il y a la conjoncture, on doit le faire dans la plus grande simplicité et souhaiter pour le pays qu’on puisse sortir de cette crise. L’année prochaine, on pourra fêter le 22 septembre avec éclat ».
Sur internet des blogs ont appelé à ne pas fêter le 22 septembre. Comme Etienne fakaba Sissoko universitaire professeur de droit qui estime que Joignez vous au projet « cette année je ne fête pas le 22 septembre. « Cette année je ne fête pas le 22 septembre. Et vous ? En agissant ainsi, nous prouverons aux habitants de la Région de Kidal, que toutes nos pensées sont avec eux et aux groupes armés que Kidal c’est toujours le Mali ».
Pour le professeur Mamadou Samaké, la célébration du 22 septembre se déroule dans le même esprit que celui des autres années. Selon lui le contexte actuel de négociations entre le gouvernement et les groupes armés ne peut pas impacter la fête de l’accession à la souveraineté du Mali reconnue par les Nations Unies. Pour l’universitaire les velléités sécessionnistes des groupes armés ne sont que des stratégies de négociation.
« Le 22 Septembre marque l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Et au regard de cette souveraineté internationale les frontières héritées de la colonisation sont reconnues par les Nations Unies. Les différentes résolutions adoptées par l’ONU reconnaissent toutes, l’intégrité de notre territoire. Et l’accord préliminaire de Ouagadougou qui sert de base aux négociations, plus la feuille de route adoptée le 24 juillet dernier à Alger confirme l’intégrité du territoire malien, son caractère unitaire et laïc. Je crois que les négociations se déroulent dans ce cadre. L’ambassadeur de l’Algérie au Mali qui préside le groupe thématique chargé des réformes politiques et institutionnelles a planté le décor au début de ces pourparlers en disant que les discussions se feront dans le cadre du respect de la constitution du Mali et des accords précédents. Donc les velléités sécessionnistes sont peut-être des techniques de négociation pour arriver à ne décentralisation plus poussée ».