Pour la première fois depuis l’ouverture de l’information judiciaire sur l’assassinat des journalistes de RFI Ghilsaine Dupont et Claude Verlon, les parties civiles ont été reçues hier au Palais de justice de Paris par les trois juges d’instruction chargés de l’affaire.
Pour l’association des amis de Ghislaine Dupont beaucoup de questions restent à ce jour sans réponses sur les circonstances de l’enlèvement puis de l’exécution des deux journalistes. Pierre Yves Schneider est membre de l’association. Il espère qu’un vrai travail d’enquête va pouvoir maintenant commencer.
« Ce qui existe comme zones d’ombre est beaucoup plus important que ce qui apporte de la clarté. Nous, en ce qui nous concerne entant qu’association de soutien aux deux journalistes s’intéressant à l’affaire depuis quelques temps, nous ne cessons de dire que des zones d’ombre persistent. Elles concernent aussi bien l’éventuelle présence d’un hélicoptère au moment de l’enlèvement, ça concerne aussi le fait que des gens ont été témoins avant la découverte des corps. Ce sont des questions que nous nous posons. Ce sont des questions qui restent à poser aux enquêteurs, aux autorités civiles et militaires maliennes et françaises. Ce sont des éléments qui pourraient permettre de comprendre ce qui s’est passé.
D’autres part en ce concerne les coupables, les tueurs, pour que justice puisse se faire, nous n’avons pas aujourd’hui d’éléments nouveaux qui nous soient communiqués. La justice va commencer un vrai travail : un travail d’interrogatoire, un travail de coopération avec la justice malienne. Nous l’espérons ».
Un cap a été franchi et l’espoir est permis . C’est ce qu’estime l’Association malienne des droits de l’homme qui réagit favorablement aux premiers éléments de l’enquête et compte sur la coopération judiciaire entre le Mali et la France pour faire la lumière sur les circonstances de la disparition des journalistes de RFI.
Le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko.
« Je pense qu’avec le rebondissement, les nouveaux éléments qui sont apparus dans le dossier, les juges pourront vraiment travailler. Mais cela ne peut se faire sans qu’on ne laisse de côté ce qu’on appelle secret défense ou raison d’Etat. Il va falloir qu’on laisse cela de côté pour que le juge puisse enfin avoir accès au dossier, à la documentation, aux rapports des services secrets, soit du Mali, de la France, afin que le dossier puisse évoluer. Nous, nous pensons vraiment qu’un cap a été franchi et que l’espoir est permis.
Je crois que la justice malienne est prête à collaborer dans le cadre de cette affaire. Parce qu’il y a déjà une coopération d’entraide judiciaire entre le Mali et la France. Sur le terrain, le Mali a sa sécurité d’Etat qui a travaillé sur le dossier, il y a des juges maliens, surtout de la commune III, qui ont été dépêchés sur le lieu pour les besoins d’enquête. Tous ces éléments peuvent aider le juge français à aller au bout de ses investigations ».