Fin de la 26ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou, FESPACO 2019. La cérémonie de clôture qui a eu lieu ce samedi 02 mars 2019, au Palais des sports de Ouaga 2000, était présidée par le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Pendant une semaine, au moins 434 films ont été projetés, une centaine en compétition dans les différentes catégories, dont une vingtaine en longs métrages. La moisson n’a pas été assez fructueuse pour le Mali, absent hier sur le podium de la remise des Etalons.
Au total six films maliens étaient en compétition officielle pour cette 26ème édition du FESPACO: deux longs métrages, respectivement « Jamu Duma » de Salif Traoré et « Barkomo » ou la grotte des réalisateurs Aboubacar Bablé Draba et Boukary Ombotimbé. En série TV, « La langue et les dentes » de Boubacar Sidibé, était en compétition.
Dans la catégorie documentaire long métrage, le Mali était représenté par «Dawa, ou l’Appel à Dieu» de Malick Konaté, tant qu’en cours métrage fiction « Oumou, un destin arraché » de Gaoussou Tangara défendait les drapeaux. Dans la catégorie film d’animation jeunesse, « Village apaisé » de Issouf Bâh était dans la course pour le Mali.
Absent ce samedi sur le podium de remise des Etalons, le Mali devrait se contenter du « Prix Spécial Intégration de l’UEMOA » décerné à Salif Traoré pour son film « Jamu Duma ».
La dernière présence du Mali au sommet du FESPACO remonte en 1995 avec Cheick Oumar Sissoko qui a enlevé l’Etalon d’or de Yennenga avec son long métrage « Guimba » ou le tyran. Le public malien est encore nostalgique de ces années, ou encore celles d’avant en 1979 et 1983 où le tapis rouge était déroulé pour Souleymane Cissé respectivement pour ses films « Baara » (le travail) ou « Fiyé », qui signifie le vent.
Pour la participation du Mali à ce FESPACO 2019, les observateurs se posent bien des questions: qu’est-il devenu le cinéma malien 24 ans après le dernier Etalon? Manque de financement ou d’inspiration des cinéastes? Désintérêt pour le cinéma compétitif? La réponse à ces questions divise les observateurs.
Grâce au numérique, le Mali a été présent à ce FESPACO avec une nouvelle génération de cinéastes, réalisateurs et de producteurs jeunes, expliquent certains acteurs culturels. Pour Alioune Ifra Ndiaye, directeur du centre culturel « BLONBA », l’administration publique en charge du cinéma doit « prendre conscience » de ce changement et s’adapter au contexte du pays, mais aussi aux réalités du cinéma d’aujourd’hui.
Alioune Ifra Ndiaye, cinéaste, réalisateur.