Mohamed Zeyni Aguissa Maïga, “un des responsables du MNLA” a été mis en liberté ce jeudi par les autorités maliennes. Il avait été interpplé samedi par les forces armées et de sécurité maliennes, puis tranféré à Bamako. Mohamed Zeyni était accusé de vouloir “recruter des combattants pour des groupes armés du Nord”.
Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été arrêté dans la localité de Forgho, près de Gao. Selon le MNLA, “il est l’un de ses responsables ayant participé au 2ème round des négociations d’Alger” qui ont pris fin il y a quelques jours. Pour le mouvement rébelle, “Mohamed Zeyni était à Forgho pour la fête de Tabaski en famille”.
Mais dans un communiqué du ministère malien de la défense, Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été arrêté par les services de sécurité alors qu’il “tentait de procéder à des recrutements au profit des groupes armés contrairement au contenu des accords”. Cela, explique le communiqué, avait “provoqué la colère des populations qui voulaient le lyncher”.
“A l’issue de son audition, des preuves irréfutables ont été retenues contre lui” précise le ministère malien de la défense, pour qui, Mohamed Zeyni Aguissa Maïga a été relaxé “dans le souci de consolidation des mesures de confiance conformément à l’esprit des accords signés sous la houlette de la communauté internationale”.
Pour sa part, la MINUSMA dit prendre note de cette remise en liberté, et “se félicite de ce développement”. L’organisation onusienne encourage « toutes les parties à continuer d’œuvrer pour un climat apaisé et favorable au bon déroulement des négociations en cours”.
La libération de Mohamed Zeyni Aguissa Maïga fait réagir les associations de défendre de l’homme. Pour elles, cette libération rallonge la liste de personnes élargies mais soupçonnées par la justice de crimes de grave.
Me Bréhima Koné est avocat au Barreau malien et président de l’Union internationale des droits de l’homme. Selon lui, « la réconciliation passe aussi par une justice équitable ».
« Au regard du droit international, ces éléments ont commis des crimes d’une extrême gravité considérés comme des crimes imprescriptibles. Même dans le cadre des négociations, ces crimes ne doivent pas échapper à des poursuites judiciaires. Vue, en effet, sous cet angle, nous pensons que cette libération est une prime à l’impunité que nous condamnons avec la dernière rigueur.
Le processus de dialogue ne doit pas se faire au détriment des victimes et de l’indépendance de la justice. Les militants des droits de l’homme sont toujours aussi engagés dans la recherche de la paix. Mais il ne peut y avoir de paix solide et durable que lorsque ceux qui ont souffert de crimes graves obtiennent justice. Ce que nous recommandons à l’Etat malien c’est d’aller dans le sens de la recherche de la paix. Il y a déjà des principes que l’Etat lui-même est en train de défendre, mais on a l’impression que cette question de justice est train d’être reléguée au second plan».