Il y a quelques jours à Bamako Hervé Ladsous le patron des Casques bleus avait déclaré que la mission des Nations unies n’était plus au Mali une mission de maintient de la paix.
Devant le conseil de sécurité il y a quelques jours le général Kazura, commandant de la force Minusma est allé plus loin en affirmant que la mission se trouve en situation de lutte contre le terrorisme, ce qui n’est pas prévu dans son mandat.
Le général Kazura dresse un bilan sans concession de la situation dans le nord. La Minusma , dit-il qui est censée être une mission de maintien de la paix, est confrontée à un réseau terroriste qui manie à la fois patience, intelligence, coercition et brutalité . Selon lui la Minusma se trouve désormais en situation de lutte contre le terrorisme. Ce contexte n’est pas prévu dans son mandat. Elle n’a pas reçu la formation, le matériel, les moyens logistiques et les renseignements nécessaires pour faire face à une telle situation.
Le général estime qu’aujourd’hui le nord est en train de se transformer en sanctuaire pour les activités terroristes. Celles-ci rappelle-t-il sont coordonnées et facilitées par des réseaux organisés disposant de ressources financières, militaires et humaines, qui leur permettront, à terme, de mener des opérations encore plus meurtrières qui auront de terribles conséquences pour la sécurité dans toute la région et au-delà. Enfin le patron des forces onusiennes au Mali avertit « si le rôle de la Minusma doit évoluer du maintien de la paix à la lutte contre le terrorisme, il est urgent de le planifier».
Le CMFPR qui s’est réuni aujourd’hui à Bamako a préconisé l’organisation de patrouilles mixtes état , communauté internationale, et groupes armés avec les communautés de base pour lutter contre les groupes terroristes . Ibrahim Abdoulaye Diallo responsable de cette plate forme qui participe aux pourparlers d’Alger.
« Nous avons déjà proposé à Alger de faire des patrouilles mixtes, c’est à dire qui regroupent la Minusma, la force Barkhane , les forces Armées Maliennes et les groupes armés . En ce moment, tous ceux qui ne feront pas partie de ce groupement là, qui patrouillent ensemble, les intéressés, on peut les attaquer pour les éradiquer. Le terrorisme, c’est une lutte de longue haleine. Pour éradiquer le terrorisme, ça ne va être une tâche facile, il faut l’implication des populations locales à la base. Il y a des complicités locales. C’est pas méchant mais je veux dire que les populations ne contribuent pas tellement, parce qu’elles ont peur, ou bien elles ont des intérêts liés, c’est à dire comme ont dit à Alger, il y a en qui disent, « bon, nous on n’est pas contre ces gens là parce que, quand ils viennent, ils nous donnent des médicaments, ils nous donnent à manger, ils sont dans les endroits où il n y pas l’administration ». Mais tout ça là c’est l’absence de l’état qui fait ça. Une fois que les choses rentreront dans l’ordre, et que les populations vont collaborer, à ce moment là effectivement on pourra éradiquer le terrorisme ».