Un premier cas de fièvre Ebola a été confirmé hier à Kayes. Il s’agit de la fillette admise depuis quelques jours à l’hôpital.
Les prélèvements sanguins qui ont été effectués sur elle ont finalement confirmé les soupçons de contamination au virus ébola .
Le ministre malien de la Santé, Ousmane Koné, a déclaré que la malade était une petite fille de deux ans de la région de Kayes, arrivée récemment de Guinée.
« L’état de santé de la petite fille » a-t-il déclaré , « s’améliore grâce à sa prise en charge rapide »
Selon un communiqué du ministère, la petite fille, originaire de Kissidougou en Guinée, a été admise mercredi soir à l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes, où elle a subi des examens.
Un responsable du ministère de la santé, a indiqué que la mère de la patiente était décédée en Guinée il y quelques semaines et que l’enfant avait ensuite été emmenée par des proches à Bamako.
Elle a séjourné dix jours dans le quartier de Bagadadji avant de rejoindre la région de Kayes . Toutes les personnes ayant été en contact avec l’enfant ont été placées sous surveillance, selon les autorités sanitaires. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique affirme avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter la propagation du virus. Il rassure les populations sur les mesures prises et en appelle au calme et à la sérénité.
Une réunion d’urgence a été organisée ce matin à Kayes à la demande du gouverneur de la région avec les autorités sanitaires et les élus. Un point focal a été mis en place pour coordonner les différentes mesures et leur application sur le terrain. Mme Sissoko Mah Sacko point focal de la surveillance épidémiologique à la direction régionale de la santé de Kayes :
« On a quand même conseillé au gens vraiment d’éviter les poignées de main, les accolades. Réduire aux maximum le regroupement. Il faut que tout le monde soit vigilent. Par rapport aux mesures c’est le lavage des mains au savon, l’utilisation d’eau de javel. C’ est les mesures d’hygiène individuelle et collectives que nous avons vraiment conseillé à la population. Dans les jours à venir, le contact constitue la première source de propagation du virus. Le contact de façon régulière, de façon efficace également la prise de température matin et soir. Pour le moment franchement la malade se porte très bien. Les saignement se sont arrêtés, la fièvre a baisser. On a bon espoir. La malade même réclame à manger ».
La population de Kayes est sous le choc de l’arrivée d’ébola dans la ville. On s’interroge beaucoup sur le niveau de contamination actuelle. Une quarantaine de personnes ont été isolées médicalement. Autre sujet d’inquiétude pour le maire les besoins en produits désinfectants dans les lieux publics. Il appelle ses administrés à signaler les cas suspects. Abdoulaye Camara maire de la commune urbaine de Kayes :
« C’est une inquiétude car vous savez tout le trajet qu’a parcouru le malade jusqu’à Kayes. Je pense que le patient a eu des contacts avec des personnes qui ont été repérées et qui sont isolées. Mais la question que nous nous posons est , est-ce que tout le monde a été repéré ? Point d’interrogation. Il y a de quoi être inquiet. C’est pourquoi on a dit qu’il faut mettre l’accent, appeler la population lui demander de signaler tout cas suspect au autorités. On demandé à ce qu’il y ait des désinfectants, du savon, de l’eau de javel dans les services publics pour que les risques soient moindres. Donc c’est des mesures préventives qui nécessitent des coûts également. Les personnes repérées de la famille de la patiente, le premier infirmier qui l’a consulté, tous ceux ci ont été interpellés. Ils sont au nombre de 43 personnes aujourd’hui qui sont en quarantaine ».
Par précaution les écoles ont été fermées ce matin dans la commune urbaine de Kayes. Une mesure de prévention pour rendre plus efficace le dispositif sanitaire de lutte contre l’épidémie. Galidou Babry directeur de l’académie de Kayes :
« Hier face à la situation et le constat selon lequel certains enfants ont eu à partager la même cour que la malade, vous savez le cas ébola fait d’abord une panique, donc nous avons saisi le gouverneur et la direction régionale de la santé. Après concertation il y a eu un communiqué du gouverneur pour permettre aux autorités sanitaires de faire des investigations, de suspendre les cours pour la journée de ce vendredi 24 octobre 2014 au niveau de la commune urbaine de Kayes, juste pour ce vendredi. Il y a une peur, parce que les rumeurs avaient couru quelques heures avant la confirmation des résultats. C’était pour permettre aux autorités sanitaires de faire les investigations, de circonscrire le mal, parce que hier jusque dans la nuit tous ceux qui avaient été en contact avec la malade n’avaient pas été touchés ».
Le dossier de la une a été réalisé par Mariko Modibo