La donne militaire est en train de changer dans le nord du pays. Hier une coordination militaire a été créée par la coordination des mouvements MNLA-HCUA-MAA à Anefif. Selon le chargé de communication du MNLA, cette nouvelle organisation dirigée par 10 officiers, entend lutter contre l’insécurité grandissante dans la zone et protéger les populations.
La coordination a réaffirmé son engagement à respecter le cessez le feu. Aujourd’hui le groupe d’auto-défense touareg imrad et alliés, GATIA, qui s’est affronté récemment à ces trois mouvements a assuré de sa disponibilité à travailler avec cette coordination dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Hamalah Amzata est membre de GATIA. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Vous savez, cette coordination a toujours existé. Elle n’est pas créée hier ou avant-hier. Elle existait depuis très longtemps. Cela ne nous surprend pas. Depuis juin dernier, les combats que nous avez suivis à Anefis, à Tabamkock, etc. Cette coordination existe aussi bien sur le plan politique que militaire.
Moi, je pense que c’est regrettable. Car tout ce qui est dit dans leur communiqué est faux. Quand ils disent qu’ils veulent s’en prendre aux milices que le gouvernement malien a mises en place…je crois que cela est insensé. Je ne connais pas ces milices que le gouvernement est en train d’armer. Nous sommes dans un processus de paix, nous avons signé des engagements, nous devons les respecter.
Est-il possible que dans les jours à venir qu’il existe une coopération entre cette coordination militaire et votre mouvement dans la lutte contre le terrorisme ?
Nous avons toujours montré notre bonne volonté à coopérer avec ces mouvements ».
De son côté, trois mois après sa mise en place, la force française Barkhane se concentre sur deux fronts pour combattre les jihadistes du Sahel. L’objectif des forces françaises est de les couper de leurs bases arrières libyennes.
La France, qui a réduit à 1.400 hommes ses effectifs au Mali, renforce depuis quelques jours son dispositif dans le nord du pays, notamment à Tessalit dans l’Adrar des Ifoghas. Cette région a été marquée par une série d’attaques meurtrières contre la Minusma.
Devant la volonté des groupes armés terroristes de reprendre des positions, le ministre français de la défenses, Jean Yves Le Drian, a décidé de porter les moyens de la force Barkhane davantage au nord. Selon des sources militaires, l’objectif est de « donner un grand coup de poing ». Les spécialistes des questions de sécurité au Sahel indiquent que les groupes jihadistes s’adaptent continuellement et gagnent en solubilité sur le terrain, notamment en s’infiltrant dans des groupes dits « rebelles » ou en recourant à des modes d’action de plus en plus discrets ». Les jihadistes sont aussi servis par le sanctuaire que leur offre le sud-libyen, qui échappe à tout contrôle et vers où convergent les trafics d’armes issus des arsenaux de Mouammar Khadafi.
Selon l’AFP, de «Violents accrochages » dans le nord entre la force Barkhane et « un groupe armé terroriste » ont eu lieu cette nuit dans le cadre d’une opération planifiée de lutte contre les mouvements jihadistes. Les événements se sont déroulés dans le massif de Tigharghar.