Plusieurs établissements scolaires ont été incendiés cette semaine par des hommes armés dans la région de Tombouctou au nord du Mali. Selon des sources locales, les assaillants, des présumés jihadistes, ont également proféré des menaces contre toute tentative d’ouverture des écoles. A moins que l’enseignement coranique y soit dispensé.
Alors que la rentrée scolaire vient d’être effective au Mali il y a une semaine, des présumés jihadistes sont revenus à la charge dans plusieurs localités notamment du nord du pays. Des hommes armés ont fait irruption à l’école de Yourmi dans la commune de Tonka cercle de Goundam. Selon des sources locales, des matériels didactiques de l’établissement ont été brûlés par les assaillants avant de s’en aller. Dans la journée de lundi 7 octobre 2019, l’école fondamentale d’Echelle a aussi connu le même sort.
Dans le cercle de Niafunké, des hommes armés ont incendié l’école de Arabébé ce même jour. Selon des témoins, ils ont menacé de mort les enseignants et les parents d’élèves. Du 1er octobre à ce jour 54 écoles du seul CAP (centre d’animation pédagogique) de Niafunké sont restées fermées. Idem pour les établissements de Léré.
Aucune école des communes de Ouinerden et de Inadiatafane dans le cercle de Gourma Rharous n’est ouverte selon des sources locales. Des présumés jihadistes auraient menacé les populations en cas d’enseignement classique. Ces mêmes sources rapportent que les hommes armés ont conditionné l’ouverture des écoles à l’enseignement franco-arabe.
Toujours dans le cercle de Rharouss, les écoles de la zone de Kaye-Kaye dans la commune de Bambara-Maoudé sont restées fermées à cause de l’insécurité. Par contre à Egachar dans la commune de Banikane et à Intadenit où sont présents des groupuscules jihadistes, l’ouverture des écoles a été conditionnée uniquement à l’enseignement arabe.
Au Mali plus de 900 écoles sont restées fermées l’année dernière, selon les autorités en charge de l’éducation. Celles-ci avaient d’ailleurs assuré que plus de 300 écoles pourraient être rouvertes cette année. Difficile à ce stade de dire si ces établissements ont été tous rouverts.
À Goundam, dans la région de Tombouctou, les autorités multiplient les initiatives face à la menace des présumés jihadistes qui pèse sur les écoles. Des mécanismes traditionnels sont engagés pour la réouverture des établissements incendiés, fermés où sous la menace des hommes armés.
Mamadou Konaté préfet du cercle de Goundam.