Deux cas ébola supplémentaires diagnostiqués hier à Bamako dans deux établissements hospitaliers. Le Mali s’emploie à renforcer les mesures destinées à contenir la propagation de la fièvre Ebola, mais n’a pas pour l’heure l’intention de fermer ses frontières.
A Bamako, la fièvre Ebola a été diagnostiquée chez un médecin de la clinique Pasteur, où un infirmier de 25 ans est décédé mardi de cette maladie après avoir soigné un imam venu de Guinée. Une femme en traitement à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako a, elle aussi, subi un test positif à la maladie d’Ebola. Le Mali déplore officiellement deux décès de la fièvre hémorragique depuis octobre, mais au total, quatre décès ont été attribués à la maladie. Plus de 90 personnes sont placés en quarantaine dans la capitale depuis la mort mardi de l’infirmier, et les professionnels de santé s’emploient à retrouver un nombre indéterminé de personnes qui ont été en contact avec les malades.
Le président de la République a demandé hier au Premier ministre de revoir sans complaisance l’ensemble du système mis en place dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la maladie, et de renforcer les contrôles et le cordon sanitaire aux différents postes frontaliers.
Beaucoup de personnes se plaignent du mauvais fonctionnement des 2 numéros verts d’alerte contre Ebola. Interrogées sur ce problème, les autorités sanitaires démentent ces reproches . Elles annoncent au contraire la mise à disposition de 15 nouvelles lignes gratuites. Markatié Daou est le chargé de communication du ministère de la santé et de l’hygiène Publique. Il a été joint au téléphone par Nadège Douyon.
« Quand deux ou trois personnes appellent au même moment pendant qu’il y a un interlocuteur en ligne, il va de soit que ces appels ne puissent pas aboutir. Cela ne veut pas dire que les numéros ne fonctionnent pas. Nous avons conscience de cela. Et nous sommes en train d’améliorer les conditions. Il y a 15 nouvelles lignes qui vont s’ajouter aux lignes déjà existantes. Et lorsque que ce sera prêt, ça va faire l’objet d’un communiqué pour que les gens puissent prendre connaissance de ces lignes. Ça va être un plus aux lignes existantes. Parce que c’est sur la base du fonctionnement de ces lignes que nous allons améliorer les nouvelles lignes que nous allons ouvrir ».
Après l’annonce d’un nouveau cas d’Ebola hier, l’inquiétude a gagné l’hôpital Gabriel Tour. Au sein du personnel soignant on juge les mesures de prévention adoptées par les responsables de l’hôpital insuffisantes .
Un infirmier sous le couvert d’anonymat s’est confié à Sékou Gadjigo.
« Il y a des malades qui sont paniqués et même des médecins aussi. Je n’étais pas ici hier quand la rumeur faisait le tour de la ville. Mais quand je suis venu aujourd’hui, je n’ai rien constaté. C’est vrai que les gens en parlent et l’atmosphère a changé, avec toutes ses personnes qui portent des gans et des bavettes. Mais je ne pense pas que ce soit suffisant. On doit faire plus. On doit même emmener des appareils pour contrôler depuis l’entrée. Mais je vois que ce qu’ils sont en train de faire, c’est simplement de laver les mains. C’est pas la solution ».
Conséquence des nouveaux cas déclarés : la psychose s’installe dans les gares routières. Pourtant, selon le responsable d’une compagnie de transport, toutes les dispositions sont prises pour éviter la propagation de l’épidémie. Chaque passager est identifié par son numéro de téléphone ou sa carte d’identité dans un registre qui restera à la disposition de la compagnie.
Abdoulaye Traoré, Guichetier à l’Africa star au micro de Oumar Waïgalo.
« On a pris les dispositions concernant les trajets Bamako-Kayes, Bamako-Kéniéba, Bamako-Dakar. Tous les passagers qui voyagent chez nous, on prend leurs contacts en cas d’éventuels suspects pour qu’on puisse les joindre sens inquiétude.
Nous on a quatre cars par jour : Un à 4 heures du matin, midi, 19h et 20h. Tous ces gares se remplissent complètement. Les mesures sont parfaitement prises. On a le numéro du service sanitaire, on a les contacts de tous nos passagers qui voyagent ici chez nous ».
Malgré les récentes évolutions plutôt préoccupantes de la maladie, certaines organisations partenaires du Mali se veulent rassurantes et appellent les populations au calme. Pour elles, « il faut éviter toute forme de panique ».
Mme Traoré Mariam Sidibé est chargée de la communication à l’Unicef. Issa Fakaba Sissoko l’a rencontrée.
« Il y a des malades qui sont paniqués et même des médecins aussi. Je n’étais pas ici hier quand la rumeur faisait le tour de la ville. Mais quand je suis venu aujourd’hui, je n’ai rien constaté. C’est vrai que les gens en parlent et l’atmosphère a changé, avec toutes ses personnes qui portent des gans et des bavettes. Mais je ne pense pas que ce soit suffisant. On doit faire plus. On doit même emmener des appareils pour contrôler depuis l’entrée. Mais je vois que ce qu’ils sont en train de faire, c’est simplement de laver les mains. C’est pas la solution ».