Fin de l’embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali. L’organisation ouest-africaine a décidé de lever toutes les sanctions imposées au pays depuis le coup d’état du 18 août dernier. L’information est tombée ce mardi 06 octobre via un communiqué signé la veille par le Président ghanéen Nana Akufo Addo, Président en exercice de la CEDEAO. Cette décision survient au lendemain de la formation du gouvernent de transition qui ne fait pas l’unanimité.
Dans le communiqué de la CEDEAO, l’organisation affirme que cette levée des sanctions fait suite aux avancées notées dans la mise en œuvre des recommandations formulées à l’issue du mini-sommet tenu à Accra. Il s’agit notamment de la nomination d’un Président et un Premier ministre civils, de la publication de la charte de transition. Aussi l’Organisation sous-régionale exigeait que soit retiré des prérogatives du vice-président, la possibilité de remplacer le Président de la Transition. Ainsi dans le communiqué, les chefs d’état de la CEDEAO invitent les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali. Une nouvelle accueillie avec joie par la Primature qui salue la décision.
Cette levée des sanctions signifie la réouverture des frontières terrestres et aériennes, mais aussi la reprise des transactions financières, déclarent certains économistes. « Il s’agit tout simplement de la fin du blocage économique », disent-ils.
Cette décision de la CEDEAO intervient quelques heures après la mise en place du gouvernent de transition. L’équipe dirigée par Moctar Ouane, ne fait pas l’unanimité. Au niveau des groupes armés, si la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Awazad ont signé leur entrée dans le gouvernement, tel n’est pas le cas pour la Coordination des mouvements de l’inclusivité qui se dit frustrée. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, membre de ladite coordination, affirme qu’un ministère leur avait été promis.
« Nous avons soumis des CV et aucun n’a été retenu. Ça, il faut le dire avec rigueur. C’est négatif, ce n’est pas joli. Mais de façon générale, ce gouvernement crée en nous l’espoir que les choses vont aller de l’avant », a-t-il souligné.
Sur les 25 membres de l’équipe gouvernementale, quatre(4) sont des femmes soit un taux de 16%. Face à cette situation, des organisations féminines dénoncent une violation de la loi 052 qui prévoit un quota de 30% pour le genre avec les postes nominatifs ou électifs. Elles promettent de se mobiliser pour le respect de cette loi. « Il y a des mobilisations en cours. Nous ne pouvons pas accepter ce mépris constant pour la femme malienne en dépit des lois, lorsqu’on prétend commencer une transition qui sera fondée sur l’Etat de droit et le respect des lois », a regretté Fatimata Maïga, membre de l’Observatoire pour l’application de la loi 052.
Du côté du M5-RFP, ses responsables n’ont pas voulu réagir ce matin sur la composition du nouveau gouvernement. Leur comité stratégique prévoit une réunion ce soir pour dégager une position commune.