Au moins huit soldats maliens ont été tués hier dans l’attaque du camp militaire dans le centre du pays près de la Mauritanie. Cette attaque est la plus meurtrière depuis celle qui a visé le contingent nigérien de l’ONU il y a trois mois.
Le dernier bilan provisoire de huit morts vient d’une estimation de militaires de la Minusma. Les affrontements ont également fait des blessés. Ceux-ci ont été admis à l’hôpital régional de Ségou.
Hier, des avions de reconnaissance et de chasse de l’opération française Barkhane ont survolé dans l’après-midi la localité de Nampala sans intervenir. Les terroristes ont quitté la localité de Nampala à la mi-journée selon des témoins sur place.
Bien que l’identité des assaillants ne soit pas encore connue l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar a cité des sources au sein d’Al-Qaïda au Maghreb islamique revendiquant l’opération.
Les assaillants sont arrivés à 06H15 du matin. Selon des observateurs, ils ont pénétré avec une relative facilité dans le camp militaire de Nampala situé du côté sud-est de la localité. Ils ont tiré. L’armée malienne a, semble-t-il riposté. Les assaillants se sont retirés vers 11H00.
Par ailleurs, trois tirs de roquettes ainsi que des rafales d’armes automatiques ont été entendus hier soir dans la ville de Gao. Ces tirs, dont la provenance n’a toujours pas été localisée, n’ont pas fait de dégâts ni de victimes. Sékou Gadjigo a joint ce matin un habitant de la ville.
« En réalité j’ai entendu le premier tir de roquette à 1 heure du matin. Il y a eu un second tir deux minutes plus tard, puis un troisième quelques instants après.
C’est ainsi qu’après des rafales ont suivi. Mais je ne sais pas de quel côté les tirs provenaient. Je ne peux pas donner plus de détails. Pour le moment, on n’a pas constaté de dégâts. La ville est calme ce matin, surtout que la majorité de la population n’avait pas entendu. Les gens dormaient, et il faisait très très froid à Gao. Ce sont quelques rares personnes qui veillaient qui ont pu entendre les tirs. Sinon la ville est calme et tout le monde vaque à ses occupations ».
Cette recrudescence de la violence intervient alors le gouvernement et les groupes armés doivent bientôt entamer une nouvelle étape des pourparlers dans la capitale algérienne. Pour le juriste, Dramane Diarra, ces attaques répétées ont pour but de perturber le processus de paix en cours. C’est la raison pour laquelle il demande aux autorités maliennes et à la communauté internationale de ne pas tomber dans la provocation et de poursuivre les négociations d’Alger avec sérénité.
Dramane Diarra, président de l’Alliance des générations démocratiques, a été joint par Mariam Coulibaly.
« Nous constatons chaque fois à l’amorce d’une phase décisive du processus des pourparlers, qu’il y a une recrudescence de l’insécurité, sinon même des attaques dans le nord sur le terrain. Or, nous sommes à l’amorce de la phase ultime des négociations. Dernièrement, c’était entre des groupes armés du nord, nous constatons que c’est l’armée même qui est provoquée cette fois-ci. Ce n’est pas seulement les groupes armés qui sont aussi parties prenantes de ces violences, mais il y a Aqmi qui s’est invité à la situation. Je lance un appel aux autorités de ne pas perdre pied, de garder toute la sérénité que nécessite la situation, de ne pas tomber dans cette brutale provocation qui pourrait se solder par un embrasement total de la situation et qui aurait pour conséquence de bouleverser les négociations ».