Il y a un an, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a été contraint à la démission par des militaires. Un coup d’état survenu à la suite de plusieurs semaines de contestations populaires. Un an, après son départ, qu’est-ce qui a changé sur le plan sécuritaire ? Des spécialistes affirment que la situation demeure « préoccupante et précaire ». Ils demandent aux nouvelles autorités de renforcer la confiance entre les populations et les forces armées maliennes d’une part. Et d’autre part, de maîtriser les facteurs réels de cette insécurité.
L’une des raisons qui ont précipité la chute du régime IBK est la dégradation de la situation sécuritaire. Pour Baba Dakono, secrétaire exécutif de l’observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité (OCGS), l’insécurité persiste toujours dans le pays avec une grande capacité de nuisance des groupes armés terroristes. « Il n’y a pas de changement fondamental. Ce sont les mêmes pratiques qui demeurent, c’est toujours une insécurité précaire », dit-il. Baba Dakono prône la bonne gouvernance comme un des remèdes contre l’insécurité. « Il est important de disposer d’une solution globale qui prend en compte les aspects purement militaires. Les facteurs sur lesquels prospèrent l’insécurité sont liés à la gouvernance, à la politique, mais aussi à la question de la justice. Tant qu’on n’a pas pris en compte ces différents facteurs là, ce sera difficile ».
Quant au sociologue Dr. Aly Tounkara, il déplore le manque de confiance entre les populations et les forces armées maliennes. Le Directeur du centre d’études stratégiques au Sahel recommande à la hiérarchie militaire l’exemplarité et la bonne conduite vis-à-vis des communautés. « Les réponses apportées par les militaires restent limitées. Ce qui est extrêmement important aujourd’hui, c’est d’accepter de faire des sacrifices d’abord en matière de conduite à tenir face aux Maliens », affirme-t-il.
Le coup d’état contre le régime IBK a été perpétré par un groupe d’officiers militaires réuni au sein du comité national pour le salut du peuple (CNSP). Un comité alors dirigé par l’actuel Président de la transition Colonel Assimi Goïta.
Dans son adresse à la nation, le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta a déclaré que « son ambition est de sécuriser le pays pour le développer, le doter de textes et d’institutions crédibles pour instaurer une gouvernance vertueuse, réussir des élections transparentes aux résultats incontestables, raffermir la cohésion nationale ».
Dans le cercle d’Ansongo, pour de nombreux habitants du cercle, le constat est amer sur le plan sécuritaire un an après la chute du président Ibrahim Boubacar Keita. Ils estiment que l’insécurité ne fait que prendre de l’ampleur tant au nord qu’au centre du pays.