L’État islamique au grand Sahara, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et la milice Dana amassagou utiliseraient des armes de fabrication européenne. C’est en tout cas, ce qu’indique une étude d’Amnesty international publiée mardi 24 août. Le rapport évoque aussi l’existence d’autres circuits illégaux d’armements de ces groupes. L’ONG de défense des droits de l’Homme précise dans le document que la France, la Slovaquie et la République tchèque exportent des armes au Sahel.
Plus de 400 photos et vidéos diffusées par la branche sahélienne du groupe État islamique, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans et également le groupe d’autodéfense Dana Amassagou ont été analysés de janvier 2018 à mai 2021 par Amnesty International. Constat : la plupart des armes vues sur ces images sont des Kalachnikovs de l’ère soviétique. Une autre douzaine d’armes de fabrication plus récente ont été également identifiées. Il s’agit des M70AB2, des M92 et des M05. « Ces fusils mitrailleurs sont de fabrication serbe », explique Amnesty International.
Quant à la provenance de ces armes, les experts de l’organisation soutiennent trois hypothèses. Dans la première hypothèse, ils expliquent que les groupes jihadistes récupèrent ces équipements lors d’attaques de casernes des armées nationales ou sur des soldats tués dans des combats. La seconde possibilité est relative au trafic d’armes et la faiblesse du contrôle des inventaires militaires au sein des pays sahéliens. Et la troisième souligne la possibilité que des militaires vendent ou donnent ces fusils aux groupes d’auto-défense pro-gouvernementaux.
La seule alternative possible qui peut freiner la circulation des armes est la création des conditions d’une véritable paix, rétorquent des membres des organisations de la société civile de Mopti. Il s’agissait pour eux d’offrir un cadre de dialogue aux représentants des communautés locales et les milices armés. Ils estiment que les recommandations qui seront issues de ce cadre de dialogue permettront de créer la confiance entre les communautés. Cela pourrait favoriser le retour de la paix à travers le désarmement des groupes armés, ajoutent-ils.
Ousmane Barké Diallo, membre de la société civile de Mopti :