Rebondissement dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Le procureur général près la cour suprême a déclaré ce mardi 24 août à la télévision nationale que le dossier n’est pas clos, contrairement aux informations qui circulaient ces derniers jours. Des organisations de la société civile saluent cette sortie du procureur. Elles demandent à la justice d’aller jusqu’au bout de cette affaire.
C’est dans un flash spécial sur les antennes de l’ORTM (la télévision nationale) que le Procureur de la Cour suprême Mamoudou Timbo, s’est adressé aux Maliens. « Toute personne impliquée dans l’affaire dite de l’achat de l’avion présentiel et des équipements militaires sera traduite devant la justice », a-t-il affirmé. Pour Mamoudou Timbo, cette affaire est loin d’être classée car des poursuites sont engagées par des juridictions compétentes. « Tout ce qui concerne les autorités gouvernementales, les hautes autorités, les poursuites judiciaires sont déclenchées aux soins du Procureur Général de la Cour Suprême », a-t-il rappelé. Mamoudou Timbo souligne qu’« un procureur de la République au niveau du pôle économique et financier ne peut ni classer sans suite, ni déclencher l’action publique ».
Cette sortie du procureur intervient quelques jours après celle de Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la défense au moment des faits. Celui-ci, a déclaré sur un plateau de télé que l’affaire était classée sans suite. Selon plusieurs sources, l’ancien Premier ministre devrait être entendu ce jeudi matin à la cour suprême dans le cadre de cette affaire.
Le bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification du Mali Biprem Fasoko se réjouit de cette réouverture de l’enquête. L’organisation de la société civile attend depuis plus de 2 ans que justice soit faite, indique son vice-président Boubacar Sidiki Diarra. « Vraiment aujourd’hui avec cette déclaration du procureur Général, nous sommes satisfaits », déclare-t-il. Il poursuit que « ce n’est pas une question de personne. C’est une question de vision, une question du Mali ». « Nous encourageons le procureur Général à continuer dans ce sens », rajoute M. Diarra. Selon lui, « on ne peut pas dilapider les biens de l’État et dire que le dossier est classé ». Pour lui, cela semble « trop facile ».
Rappelons qu’en 2014, le vérificateur général avait révélé la disparition de plus de 153 milliards de francs CFA et la dilapidation de plus de 28 milliards dans l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires.