Le premier conseil des ministres du gouvernement Modibo Keita s’est tenu hier à Koulouba sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita. Au cours de cette première rencontre, le président IBK a donné le ton et a rappelé aux différents ministres les défis qui les attendent.
Premier défi : la sécurité dans le nord du pays victime de nombreuses attaques terroristes et affrontements entre groupes armés. Pour le président , la violation du cessez-le-feu, que le Mali a selon lui scrupuleusement respecté, doit interpeller la communauté internationale. « Ces actes visent à entraver le processus en cours à Alger », a-t-il insisté.
Deuxième défi : l’amélioration du quotidien des Maliens, IBK a estimé qu’il s’agit là aussi de la priorité auquel le gouvernement doit s’atteler. Pour cela le chef de l’Etat assure qu’il veillera au quotidien à l’action du gouvernement dans ce domaine.
Le président de la République a également mis en garde l’équipe gouvernementale contre tout écart de langage visant le Premier ministre. « Quiconque s’abuserait à mettre en cause l’autorité du chef du gouvernement le saura à ses dépens », a souligné IBK face aux nouveaux membres du gouvernement.
Enfin, le chef de l’Etat a invité les ministres à faire preuve de responsabilité et de solidarité gouvernementale.
Pour un certain nombre d’observateurs, le seul changement à noter dans ce premier conseil est la fermeté affichée dans le discours du président . Selon eux, la mise en garde adressée aux ministres est une manière de rassurer le premier ministre et de lui témoigner son soutien.
Baba Dakono, juriste, chercheur, joint par Sékou Gadjigo.
« A ce niveau on peut dire qu’il y a un petit changement. C’est la prise en considération par le président de la configuration politique qui l’a porté au pouvoir.
Je crois qu’il est nanti maintenant d’une expérience de travail avec les partis qui l’ont soutenus et les différents représentants au sein du gouvernent pour mettre certaines dispositions en place pour propulser enfin ce Premier ministre qui n’est pas issu du parti présidentiel. Il était important à mon sens, pour le Président de la République d’apporter son soutien et de le réaffirmer à son Premier ministre pour que son leadership puisse être affirmé au sein de l’équipe gouvernementale.
La question d’accord de paix n’est pas un fait nouveau. Cette question, parce que c’est cet accord qui va permettre la mise en œuvre des projets politiques de développement. En fait, c’est sans surprise que cette question qui devrait être résolue depuis des mois, reste encore une priorité ».