De violents combats opposent depuis quelques jours des groupes armés de la coordination et ceux de la plate-forme à Tabankort, localité située à 200 km au nord de Gao. Difficile de donner un bilan pour l’instant. Cependant les affrontements se poursuivent malgré l’appel au calme lancé par la mission de l’ONU au Mali.
Il s’agit du MNLA, du HCUA, d’une branche du MAA regroupés au sein de la coordination hostile au gouvernement du Mali ainsi que le GATIA et une autre branche du MAA réunis au sein de la plate-forme proche de Bamako. Les affrontements sont concentrés dans la localité de Tabankort située à cheval entre Gao et Kidal. Elle constitue une zone stratégique pour le contrôle des trafics illégaux qui sont légion dans cette partie du septentrion malien.
La localité serait actuellement aux mains du MAA originel et son allié GATIA, un groupe d’auto-défense composé majoritairement de touaregs.
Aucun bilan n’est pour le moment disponible et la tension reste vive, cela malgré les appels au calme de la minusma.
Ces mêmes groupes armés s’étaient affrontés le mois dernier dans la localité de Ber non loin de Tombouctou ainsi qu’à Bamba dans la région de Gao. Ces combats avaient fait de nombreuses victimes.
Selon l’analyste Issa Ndiaye ces affrontements à Tabankort ont pour principale explication le contrôle des routes de trafic, notamment le trafic de drogue qui rapporte beaucoup dans cette zone. Pour l’Universitaire il faut pas occulter non plus les luttes des rapport de force avant la reprise des pourparlers d’Alger.
« A mon avis il y a deux raisons principales. La première dont on ne parle pas souvent, qui donne à mon avis un éclairage dans cet affrontement dans la partie nord du pays, c’est le contrôle des routes de trafics, notamment le trafic de drogue qui rapporte beaucoup. C’est un enjeu récurrent dont on ne parle pas souvent ni au plan national, ni au plan international et qui expliquerait pourquoi les groupes se composent, se divisent, se recomposent. Par ce qu’il faut se positionner par rapport au contrôle de ces routes de trafic. La deuxième raison, c’est en vue des négociations d’Alger, comme on dit souvent pour créer un rapport de force favorable par rapport aux négociations. les groupes se positionnent et essayent de marquer leur territoire et être en position de force pour exiger ceci ou cela dans le cadre des négociations d’Alger ».