Va-t-on vers une nouvelle brouille diplomatique entre le Mali et le Niger ? La question est au centre des débats au Mali. Les autorités maliennes ont condamné « avec fermeté » hier (19’09’21) les propos du ministre des affaires étrangères du Niger. Dans un entretien accordé à un média international la semaine dernière, celui-ci a proféré des menaces contre le Mali en cas de prolongation de la transition ou d’éventuel accord entre le pays et la société russe Wagner. Le gouvernement du Mali a appelé son voisin du Sahel au respect du statut souverain du pays.
Dans un communiqué publié dimanche 19 septembre, « le gouvernement du Mali s’interroge sur les motivations réelles de cette sortie du ministère des affaires étrangères du Niger. Tout comme celle du Président Mohamed Bazoum en juillet dernier ». Les autorités maliennes se demandent à quel titre le ministre nigérien s’érige en porte-parole de la CEDEAO, alors que son pays n’assure pas la présidence de l’organisation. Elles rappellent aussi que les décisions et recommandations issues du sommet de la CEDEAO sont énoncées, dans le communiqué final de la rencontre.
Le gouvernement malien affirme également qu’« aucun pays ne fera des choix à sa place et encore moins décider quels partenaires il doit solliciter ou pas ». Les autorites maliennes appellent à prioriser la sécurité des populations du Sahel « au lieu de s’appesantir sur des rumeurs ».
Cette tension pourrait-elle se répercuter sur la lutte contre le terrorisme et l’insécurité dans le Sahel ? Le politologue Bassirou Ben Doumbia pense que non. Il affirme qu’un État doit éviter de s’exprimer sur des questions de souveraineté d’un autre État. Même si, souligne-t-il, « le droit de regard permet aux organisations de la sous-région de donner leur avis sur une question d’intérêt régional ».
Bassirou Ben Doumbia, auditeur en politique publique :