Le nombre de villages occupés par des présumés djihadistes dans le centre du pays s’accroît. Les localités de Bouyaguiweré, B Zanacoro, et Mokon viennent rallonger la liste des villages occupés dans la région de Ségou. Les autorités locales regrettent que cette situation provoque à la fois des centaines de déplacés et de graves menaces sur la sécurité alimentaire dans la région.
Un habitant d’une de ces localités occupées rapporte que les populations abandonnent massivement leurs villages. Dans la panique et le désespoir certains partent pour des destinations inconnues explique-t-il. « le désespoir a fini par gagner tout le monde car aucune intervention militaire n’a été faite malgré nos cris de cœur, c’est pourquoi on a quitté pour ne pas périr, on a tout laissé derrière nous et à présent on fait face à la pauvreté et à la précarité», se lamente-t-il.
Certains responsables des services de l’agriculture ayant requis l’anonymat estiment que ces déplacements massifs des populations ont sérieusement impacté le secteur agricole. Ils craignent une insécurité alimentaire, qui selon eux, laisse déjà apparaître ses prémices. «les besoins se font déjà sentir, cette année il n’y aura pas de récolte, et la famine va vite s’installer », affirme ce responsable de l’agriculture. Il signale que certaines autorités communales ont été alertées. « Le maire de la commune de Pogo ainsi que le maire de Séribala sont tous informés de la situation. Ils ont fait remonter l’information au niveau de Niono pour que ceux-ci alertent Bamako»,
L’occupation de ces villages par les groupes armés suscite le débat. Si beaucoup pensent qu’il faut une intervention militaire pour stopper le phénomène, d’autres estiment qu’il faut plutôt une négociation directe et sérieuse entre les acteurs de la violence et l’État.