La classe politique est divisée sur le possible report des élections de février prochain évoqué par le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga dimanche (26/09/21). Certaines formations politiques soutiennent cette éventualité. Mais pour d’autres, un report serait une violation de la charte de la transition. D’autres vont plus loin et voient une manœuvre des autorités actuelles de se maintenir au pouvoir.
Pour les partis politiques regroupés au sein du cadre de concertation pour une transition réussie, cette déclaration du Premier ministre est « une violation flagrante de la charte de transition ». « Quand la transition veut s’octroyer des missions qui ne sont pas les siennes en ce moment, nous sortons du jeu démocratique », affirme Adama Tiemoko Diarra, secrétaire politique à l’Adema – PASJ.
Cet avis n’est pas partagé par le mouvement citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence (MC-ATT). Ses responsables indiquent que « les raisons évoquées justifient le report ». Jeamile Bittar, président du MC-ATT, ajoute que « les délais imposés par la CEDEAO ne sont pas tenables parce qu’on ne peut pas aller aux élections sans reforme ».
Cependant la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) s’insurge contre ce qu’elle juge être une manœuvre des autorités actuelles pour se maintenir au pouvoir. Alhassane Abba, membre du CODEM dénonce un calendrier des autorités de la transition différente de celui du peuple.
Du côté de la société civile, de nombreux regroupements s’interrogent sur les motivations d’un report à 5 mois de l’échéance prévue pour février 2022. L’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) demande aux autorités de la transition de tout faire pour respecter l’échéance annoncée pour la tenue des élections présidentielles et législatives couplées. Selon ses responsables, les arguments évoqués ne sont pas rassurants.
Fousseini Diop, responsable plaidoyer et mobilisation sociale à AJCAD Mali :