Grève des banques et établissements financiers : « une dizaine de milliards FCFA de perte par jour »
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Grève des banques et établissements financiers : « une dizaine de milliards FCFA de perte par jour »

 

Le syndicat des banques et établissements financiers du Mali (SYNABEF) a entamé ce mercredi (27/10/21) une grève de 72 heures. Un mouvement reconductible dès lundi prochain si les doléances ne sont pas satisfaites, préviennent les responsables du SYNABEF. Les grévistes exigent la satisfaction de 13 points de revendication dont la relecture des textes et la réintégration d’une employée licenciée. Cependant, ce mot d’ordre de grève n’est pas suivi par certaines banques qui voient en cette grève une violation des textes.

Contrairement aux jours ordinaires, des dizaines de banques sont pratiquement vides aujourd’hui. Les rares personnes qui y font un tour se dirigent vers les guichets automatiques. Certains clients pensent que cette grève est inopportune et n’est pas sans conséquences sur leurs activités. « Ce n’est pas le moment vraiment, on est en difficulté », se lamente un client. « Nous travaillons avec les entreprises et c’est la fin d’année, nous sommes en train de tout faire pour que les entreprises puissent terminer les travaux afin que nous puissions avoir des résultats probants », dénonce un autre. « J’étais surpris, je suis venu trouver que c’est fermé », témoigne un habitant de Bamako.

Plusieurs banques et établissements financiers se sont désolidarisés du mouvement. Leurs syndicats estiment que cette grève est « illégale et viole l’article 2 de la convention collective des banques ». « C’est un groupuscule qui manipule les autres sur du faux. Sur le préavis, il y a des points qui ne sont pas l’objet de syndicalisme. Le retour d’une dame qui a reconnu les faits et s’est engagée à rembourser, dont le dossier est à la justice », explique Papa Sadio Traoré, secrétaire général du comité syndical de la BDM SA. « Nous faisons confiance à la justice », conclut-il.

Il faut signaler que les travailleurs de certaines stations service observent aussi un arrêt de travail de 72 heures. Ils exigent la fin des licenciements abusifs, la violation des droits et l’amélioration des conditions salariales.

Cette grève de 72 heures des banques entraîne des conséquences économiques « graves » sur l’économie nationale, affirment certains économistes. Ils estiment à une dizaine de milliards de francs CFA la perte que le mouvement va engendrer. Selon eux, les deux parties doivent rapidement renouer le dialogue pour un compromis afin de permettre à l’économie déjà fragilisée par la crise sécuritaire de souffler.

Ibrahim Mariko, économiste au Centre d’études Stratégique (Séné) :

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