Sanctions de la CEDEAO : une décision diversement appréciée par les Maliens
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Sanctions de la CEDEAO : une décision diversement appréciée par les Maliens

La communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) interdit désormais les voyages aux autorités de Transition et entend geler leurs avoirs financiers. La décision a été prise hier (07/11/21). C’était lors d’un sommet extraordinaire tenu à Accra au Ghana. Cette nouvelle est diversement appréciée par la classe politique et la société civile. Si certains acteurs de la transition pensent que ces sanctions sont les conséquences du non-respect des engagements pris par les autorités. D’autres, en revanche, estiment que le Mali a plus besoin du soutien de la CEDEAO pour se remettre de cette crise.

Le Parti pour la renaissance nationale PARENA invite les autorités à dégager un nouveau chronogramme pour les élections et restaurer la confiance entre le Mali et ses partenaires. « Les conséquences des sanctions, c’est le non-respect des engagements du gouvernement du Mali qui n’était pas surprenant », estime Djiguiba Keita dit (PPR), secrétaire général du PARENA. « Nous souhaitons qu’il y ait un sursaut national pour qu’on se retrouve le plutôt possible pour élaborer un nouvel agenda, une nouvelle feuille de route pour un nouveau repart », dit-il. « Mais il faut savoir que c’est le manque de volonté politique. Aucun acte n’a été posé pour qu’on puisse tenir les élections », rajoute le secrétaire général du PARENA.

L’Alliance pour la République (APR) pense que le Mali a plus besoin d’accompagnement que des sanctions en ce moment. « Le Mali est un pays fragile », indique le président de l’APR, Oumar Ibrahim Touré. « Sanctionner les autorités contribue encore à fragiliser la paix. Parce que chacun de nous sait qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation difficile de pouvoir créer ce que la CEDEAO demande », poursuit-il.

Du côté de la société civile, la coordination des associations de la société civile qualifie ces sanctions d’une injustice vis-à-vis du pays. « Cette sanction, on ne la mérite pas. Pour mettre le pays sur les rails, il faut laisser la possibilité à l’équipe qui est là de faire face à l’essentiel », affirme Adama Traoré. Diadia Traoré, membre de la société civile, déplore aussi cette décision de la CEDEAO. « Je pensais que la CEDEAO allait venir avec un calendrier avec ses experts pour accompagner le Mali », affirme-t-il.

« Rien n’est encore perdu pour le moment », affirment le politologue Brehima Mamadou Koné. Il exhorte les autorités de la transition à produire un document détaillé pour mieux expliquer l’impossibilité de tenir les élections en février 2022. Le politologue ajoute aussi que le Mali devra mettre en avant la diplomatie afin de convaincre la CEDEAO et l’ONU.

Bréhima Mamadou Koné, politologue :

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