Dix jours après la rentrée scolaire 2021-2022 au Mali, la reprise des cours n’est toujours pas effective dans des écoles publiques. Au nord et au centre du Mali, les écoles sont fermées dans de nombreuses localités à cause de l’insécurité. A Anderamboukane, dans la région de Ménaka, au moins 19 écoles sont fermées. A Ségou, plus de 95 écoles sont fermées au niveau des CAP de Farako et Niono. Dans les localités du pays ou les classes sont aussi ouvertes notamment à Bamako, les apprenants attendent encore. Studio Tamani a fait un tour dans certaines écoles du district de Bamako.
« L’enseignant de notre classe nous informe que nous ne pouvons pas aller en 7ème année. Il l’explique par la crise entre le gouvernement et les enseignants », affirme Aminata. Cette élève et ses camarades passent donc leurs journées à jouer dans la cour de leur école en commune IV de Bamako.
Les enseignants sont catégoriques. Ils refusent de renter en classe. Les négociations avec le gouvernement sur leurs revendications n’ont pas encore abouti à un compromis. « Pour nous, c’est toujours l’année scolaire 2020-2021. C’est ce qui explique le « blocage », martèle l’enseignant Oumar Traoré. « On a appris que dans certaines écoles les directeurs proclament tous les élèves admis en classe supérieure (du 1er au dernier) », rajoute M. Traoré. « On l’a fait aux examens, les gens ont applaudi et aujourd’hui aussi ils le font », s’étonne-t-il.
« On ne peut qu’espérer sur un accord entre les protagonistes » affirme Djibril Sidibé, Directeur du premier cycle de Niomi E à Bamako. Il estime qu’il trouve la situation désolante. « Ils ont bloqué les propositions. Les enfants sont restés comme ça. Ils ne savent pas quelle classe, ils doivent occuper. C’est pour cela que la rentrée n’est pas effective. Les enfants viennent, ils retournent comme ça. On ne sait plus quoi faire », explique M. Sidibé. Il rappelle aussi qu’ils sont « envahis par les parents d’élèves ».
Dans ce même groupe scolaire Niomi, les cours ont repris au niveau du second cycle. « Je me suis servi des résultats du premier trimestre pour définir la liste des élèves admis », affirme Souleymane Togola, Directeur du 2ème cycle 2 de cette école. « Mais pour ceux qui doivent quitter la 6ème pour la 7ème année, c’est à ce niveau que le problème se pose. Parce qu’on n’a pas eu accès aux propositions », explique-t-il.
Du cote des autorités scolaires, le secrétaire général du ministère de l’éducation dit être au courant de cette situation. Il déclare toutefois que le département n’a d’autres choix que d’espérer que les négociations en cours aboutissent à un compromis. Kinane AG Gadeda affirme aussi que la situation des admis au DEF non-orientés sera bientôt décantée.
Dans le sud du pays, notamment à Bafoulabé, région de Kayes et Sébété, Toubacoro et Toukoroba, dans le cercle de Banamba, région de Koulikoro, pas de reprise effective des cours. Cette perturbation est due, selon les autorités scolaires, aux grèves et l’absentéisme des enseignants.