Dans un communiqué publié hier soir, la CEDEAO a annoncé des sanctions individuelles contre plus de 140 personnalités. Il s’agit des membres du gouvernement et du Conseil National de Transition. Mais le président de la Transition, colonel Assimi Goïta et le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop ne sont pas concernés.
Le Premier ministre Choguel Kokala Maiga et le président du Conseil National de Transition Malick Diaw font partis des personnalités concernées par ces sanctions individuelles de la CEDEAO. Elles sont accusées « d’empêcher le retour à l’ordre institutionnel ». Ainsi, à partir de ce jeudi 18 novembre 2021, les ministres et membres du CNT concernés sont interdits de voyager dans l’espace Cedeao et leurs avoirs financiers sont gelés.
Dans son communiqué, la CEDEAO indique que ces mesures visent à favoriser un retour de l’ordre constitutionnel et de l’État de droit au Mali. Le document précise que la liste pourrait changer en fonction de l’évolution de la situation. Il est donc possible d’ajouter ou de retirer des personnes de la liste. Des sources affirment également qu’une liste des proches des personnes sanctionnées seraient en cours d’élaboration.
L’Union européenne aussi prévoit des sanctions contre le Mali. Le cadre de sanctions sera bientôt finalisé et « cela nous permettra d’adopter des sanctions contre ceux qui font obstacle à la transition ». C’est ce qu’a déclaré, il y a quelques jours, le haut représentant aux affaires étrangères et aux politiques sécuritaires de l’UE Josep Borrell.
« Nous ne sommes pas des touristes et nous n’avons pas d’argent à l’étranger ». C’est la réaction de Adama Diarra dit Ben le cerveau face aux sanctions de la CEDEAO. Le membre du Conseil national de Transition estime que le Mali est assez grand pour assurer la mobilité des membres du CNT. « Cela leur permettra de rester aux côtés des communautés qu’ils servent » ajoute-t-il.
Ces sanctions infligées aux personnalités maliennes sont à la fois une dérive stratégique et diplomatique de l’organisation sous régionale, déclare le politologue Boubacar Bocoum. Il estime que la CEDEAO aurait pu aider le Mali à sortir de cette crise au lieu de chercher à l’enfoncer.
Boubacar Bocoum, politologue :