Plus de 30 civils tués, 17 autres blessés et un camion complètement calciné. C’est le bilan officiel d’une attaque armée perpétrée vendredi dernier (3 décembre 2021) par des individus non identifiés contre des forains. L’incident s’est produit à la gare de Songho, localité située à une dizaine de kilomètres de Bandiagara. Plusieurs organisations condamnent cette attaque et demandent « des actions vigoureuses pour sécuriser les populations ».
Un calme précaire régnait ce dimanche à Songho, deux jours après l’attaque qui a coûté la vie à 31 civils. Les habitants de la localité disent être toujours sous le choc. Certains d’entre eux se disent rassurés par le ratissage effectué par l’armée malienne dans la zone.
« Toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble et tragique », rassurent les autorités de la transition. Celles-ci présentent aussi leurs condoléances aux familles endeuillées. Un deuil national de trois jours a été décrété par le président de la transition, à partir de ce dimanche 5 décembre 2021. L’objectif est de rendre hommage aux victimes.
Le mouvement pour la sauvegarde des droits de l’Homme condamne cet acte, qu’il juge « horrible et d’une atrocité sans précédent ». L’organisation dit apporter son soutien « aux forces armées maliennes contre les forces obscures ».
La Minusma, quant à elle, appelle à une mobilisation accrue pour la stabilisation du Centre du Mali. Son chef El Ghassim Wane réaffirme « l’engagement de la mission onusienne au Mali à œuvrer davantage pour la protection des populations civiles ».
La peur de l’insécurité fait fuir des habitants de Tassiga
Ces événements surviennent alors que des dizaines de familles ont fui la commune rurale de Tassiga pour se rendre à Ansongo, dans la région de Gao. Des hommes armés non identifiés ont fait irruption vendredi 3 décembre dans la localité. Ils ont sommé les populations de quitter la commune sous peine des représailles.
L’armée malienne doit revoir sa stratégie
«Il faut prioriser la protection des populations et non la lutte exclusive contre le terrorisme». C’est ce que recommande Ibrahim Maiga, chercheur indépendant sur les questions de paix et de sécurité au Sahel. Pour M. Maiga, ces pics de violences au centre du pays sont habituels, d’où la nécessité pour l’armée malienne de changer de stratégie.